Comment faire face au refus d’aide d’une personne âgée ?

Le refus d’aide d’une personne âgée en perte d’autonomie est une problématique que peuvent rencontrer les proches et les acteurs sociaux. Quelles en sont les causes ? Comment doit réagir la famille ?

Comprendre les causes du refus

Identifier le frein psychologique du refus d’aide d’une personne en perte d’autonomie va permettre de mieux la comprendre. La phase de déni est une phase normale dans l’acceptation de sa dépendance physique. Une personne qui fut longtemps active a bien souvent du mal à accepter une dégradation de son état.

Les causes pouvant expliquer un refus d’aide sont :

  • Le degré d’intimité du service proposé : une aide ménagère sera plus facilement acceptée que l’aide à la toilette.
  • La peur de l’hospitalisation et les craintes liées à cet inconnu. La personne âgée qui voit ses capacités motrices et/ou mentales diminuées met en place de façon inconsciente un mécanisme de défense afin d’éviter d’être confrontée à une réalité douloureuse.
  • L’aide peut être perçue comme un facteur de dépendance. Le refus apparaît alors comme une solution de “sécurité”.
  • Avoir un inconnu chez soi peut être vécu comme une situation anxiogène pour certaines personnes. Le personnel intervenant au domicile doit donc être formé et qualifié.

Le cadre légal d’un refus d’aide

Comment concilier liberté de la personne âgée avec soutien ? La notion de non-assistance à personne en danger peut-elle être retenue ? Autant de questionnement autour du refus d’aide d’une personne âgée à domicile.

Le refus de soins 

Le cadre légal du refus de soins découle du droit du patient à l’information et au consentement. La loi Kouchner du 4 Mars 2002 concerne ainsi les droits des malades.

Le patient doit être informé avant tout acte et tout traitement. Il faut pouvoir prouver que cette information a été communiquée auprès du patient dépendant ou malade. Le médecin doit s’efforcer de convaincre par une information claire, loyale et adaptée aux capacités de la personne.

Fort de cette information, le patient consent ou non aux soins proposés. Le médecin est tenu de respecter l’éventuel refus de soins d’un patient mais doit l’informer des risques inhérents à ce refus. On ne peut agir à l’encontre de la volonté de la personne, sauf s’il y a risque vital urgent.

Le refus d’aide

En France, il n’existe aucun cadre légal sur lequel s’appuyer en cas de refus d’aide. Tout individu reste libre de ses choix et le principe des libertés individuelles s’impose. La personne âgée décide et nul ne peut se substituer à elle.

La crainte majeure des professionnels de santé ou d’aide à domicile est d’être accusés de « non-assistance à personne en danger » s’ils se résignent au refus d’aide. Fort heureusement 99,99 % des refus d’aide à domicile ne concernent pas d’urgences vitales.

À défaut de cadre juridique, la traçabilité est essentielle. Le professionnel devrait donc, idéalement, veiller à rédiger un procès-verbal de refus d’aide. Ce document constitue juridiquement (au sens du code civil) une preuve par écrit, et atteste de l’information de la personne concernée des risques engendrés par sa décision de refuser les soins et/ou l’aide.

Cependant, lorsqu’une personne est placée sous tutelle, il est prévu dans les textes que le tuteur prenne la décision, bien que « Le consentement (…) du majeur sous tutelle doit être systématiquement recherché s’il est apte à exprimer sa volonté et à participer à la décision ». En revanche, les personnes placées sous curatelle sont aptes à consentir comme toute autre personne.

Faire face au refus d’aide d’une personne âgée

Comment doit réagir la famille ?

  • Trouver le bon intervenant / contact : effectuer une bonne évaluation en amont de la première proposition d’aide.
  • Faire éventuellement intervenir une dame de compagnie au domicile du bénéficiaire qui pourra construire une relation de confiance et partager des moments ensemble (promenades, courses, jeux..).
Il est important d’identifier le plus rapidement possible le bon intervenant qui saura trouver les mots justes et convaincre afin de :
  • Tisser une relation de confiance avec le bénéficiaire
  • Expliquer tout en respectant une distance, sans infantiliser, les raisons de sa présence à son domicile
  • Respecter les choix personnels et propres à chacun
  • Adopter un discours unique face au bénéficiaire. Il est nécessaire que tous les intervenants tiennent un même discours auprès de la personne âgée.

Les services d’aide à la personne

Un personnel qualifié et expérimenté est indispensable au bon déploiement des services d’aide à domicile chez le bénéficiaire. Il est important pour la famille de veiller à plusieurs points quant au choix de la structure :

  • Un recrutement du personnel adapté au secteur de l’aide à domicile (Intervenants diplômés)
  • Un contrôle permanent de la qualité des prestations
  • Une continuité des services délivrés
  • Un dialogue permanent avec la famille
  • La sécurité et la disponibilité 24h/24, 7J/7
La dimension humaine de l’intervention se caractérise par l’assurance de services d’aide à domicile individualisés et sur-mesure.

Le mot de Morgane Leroux, responsable d’agence chez Amelis

En tant que responsable d’agence dans l’aide à domicile, nous savons que le refus d’aide d’une personne âgée peut être difficile à gérer pour les proches et les aidants. Cependant, il est important de respecter le choix de la personne. Des solutions alternatives existent pour continuer à répondre à ses besoins, sans la brusquer.

Tout d’abord, il est important d’écouter attentivement les raisons du refus d’aide de la personne âgée. Il peut s’agir d’un manque de confiance, de peur de perdre son autonomie ou de ne pas vouloir être un fardeau pour les autres. Comprendre les raisons du refus permet de trouver des solutions alternatives permet de répondre aux besoins de la personne tout en respectant ses choix.

Ensuite, il est important de discuter avec la personne âgée et ses proches des risques liés à un refus d’aide, notamment en termes de sécurité et de santé. Un accompagnement à domicile permet d’y remédier, en permettant à la personne âgée de rester autonome et de continuer à vivre chez elle en toute sécurité.

Il est également possible de proposer des solutions alternatives, telles que une aide ponctuelle pour les tâches les plus difficiles ou la mise en place d’une solution de téléassistance.

Rédaction : Équipe Amelis

Rédaction Amelis

Co-rédaction : Morgane Leroux

Responsable d'agence

6 Commentaires

  • une personne âgée refuser da les à maison de retraite nous sommes ensemble depuis longtemps je suis sa accompagné qui vie avec luis mais sa filles veut le mettre dans une maison de retraite mais il refuser quoi faire

    • Bonjour Madame, nous vous remercions pour votre commentaire.

      Nous comprenons que vous soyez préoccupée par la situation de votre mari et sa volonté de rester à la maison. Il est tout à fait compréhensible qu’une personne souhaite continuer à vivre chez elle, dans son environnement familier et entourée de ses proches.

      Il existe plusieurs options pour aider votre mari à rester à la maison tout en lui apportant les soins et l’assistance dont il a besoin. Il est important de discuter avec lui pour comprendre ses besoins et ses souhaits et de les prendre en compte dans les options que vous envisagez.

      -Une première solution peut être de faire appel à nos services d’aide à domicile, on pourra vous fournir une aide qualifiée et adaptée aux besoins de votre mari. Nous pourrions par exemple vous proposer des services d’aide à la toilette, de préparation des repas, d’aide à la mobilité, d’aide à l’entretien du logement et bien d’autres encore.

      -Il est également possible de bénéficier d’aides financières pour prendre en charge les coûts liés à l’aide à domicile. Vous pouvez consulter sur cette page les aides disponibles pour les personnes âgées en perte d’autonomie : Les aides.
      Il est important de se renseigner auprès des services sociaux locaux pour connaître les modalités d’attribution et les conditions d’éligibilité.

      -Enfin, il est important de noter qu’il existe des dispositifs tels que les téléassistances qui permettent de garantir la sécurité de votre mari à domicile, il est donc également possible de les mettre en place.

      Il est important de souligner qu’il est crucial de maintenir un dialogue ouvert et honnête avec votre mari sur ses besoins et ses souhaits, ainsi que de respecter ses choix et sa volonté de rester à la maison. Nous sommes là pour vous soutenir dans cette démarche et pour vous aider à trouver les meilleures solutions pour votre mari.

      S’il vous plaît n’hésitez pas à contacter l’agence Amelis Services la plus proche de chez vous, si vous avez besoin d’aide ou si vous avez des questions. Nous sommes à votre disposition pour vous aider.

      En espérant vous avoir aidé,
      Cordialement,
      L’équipe Amelis.

  • Bonjour

    Je suis président d’une association et l’un des buts est de défendre les intérêts moraux et matériels de nos adhérents.
    J’ai un adhérent de 85 ans, qui vit dans un taudis, en partie de son fait.
    Son état général physique s’est dégradé, en quelques mois, et visiblement, il ne va pas bien.
    Son état intellectuel n’est pas altéré, car il est toujours aussi prolixe dans ses conversations.
    Le problème c’est qu’il a un caractère trempé et il ne se laisse rien dire. Tout le monde lui en veut et surtout l’administration.
    Vu l’état du logement (un pièce éclairée par un petit vasistas au-dessus de la porte d’entrée, une cuisine avec porte vitrée, une fenêtre, une chambre avec fenêtre, un pièce sanitaire sans ouverture ni vmc.
    Son seul moyen de chauffage est un radiateur électrique.
    Il paye un loyer de 400 €par mois, mais ne s’acquitte plus régulièrement du loyer car il ne reçoit pas de quittance.
    Il vit dans le souvenir de sa compagne décédé il y a 6 ans. Sur une partie du lit, il y a un portrait à la place de l’oreiller et une robe étalée.
    Il ne veut rien savoir du CCAS de la commune que nous avons contacté.
    Il ne veut pas voir de médecin, il n’a aucune confiance.
    Il refuse l’intervention d’une assistante sociale.
    Il ne veut pas quitter le logement qui est en centre village.
    Son épouse ne veut rien entendre, car séparée (non divorcée) depuis plus de 40 ans.
    Ses enfants non plus.
    Je suis allé le voir le 13/2/2023, et j’ai constaté qu’il y avait un épanchement d’eau dans la cuisine, vu la présence de journaux au sol, eau provenant probablement des sanitaires et dans la pièce d’entrée, le parterre était souillé probablement de trace d’excréments, vu l’odeur.
    L’intéresse n’a probablement plus l’hygiène corporelle qu’il avait il y a encore 1 an. Ses vêtements sont « gras » et sales.
    Il perçoit sa retraite et l’ASPA en complément.
    Il ne règle plus son eau, son électricité et son loyer, prétextant, pour les deux premiers, qu’il n’a pas eu de rappel et pour le loyer, qu’il n’a pas de quittance.
    Nous avons tenté de faire un dossier d’APL, mais le logement ne répond pas aux critères et n’ayant pas de quittance, il dossier n’a pas abouti.

    Je suis à la recherche d’une aide pour essayer de lui venir en aide, malgré son refus.
    Le CCAS ne peut rien faire.
    Le service social du département, contacté, ne peut rien faire de force.
    Le service Psy du département non plus.
    Le Maire est informé de la situation, mais sans arme, vu le refus de l’intéressé.

    Nous sommes dans la situation où tout le monde connais le problème, mais personne ne peut intervenir de force.

    Voici le pourquoi ce message. Peut-être aurez-vous un conseil pour m’orienter. Je sais que ce n’est pas facile vu ses refus. Mais doit-on le laisser cet homme, de 85 ans, titulaire de la Légion d’Honneur, vivre dans cet environnement insalubre jusqu’à ce qu’on le retrouve mort chez lui ? Je m’en voudrai toujours si le cas arrivait, car je ne voudrais pas qu’on dise « tout le monde savait mais personne n’a rien fait ».
    Désolé d’avoir été long et je vous prie de m’en excuser.
    Cordialement
    J E

    • Bonjour,

      Nous comprenons votre inquiétude concernant votre adhérent âgé de 85 ans et vivant dans des conditions insalubres. Nous saluons votre implication et votre volonté de l’aider malgré ses refus répétés.

      Il est compréhensible que l’administration et d’autres personnes aient des difficultés à intervenir dans ce cas, car il s’agit de l’autonomie d’un individu et de son droit à décider de son propre mode de vie. Cependant, il est également important de considérer la santé et la sécurité de cet homme vulnérable.

      Nous vous recommandons de continuer à soutenir cet homme, en respectant ses décisions et ses choix, mais en lui fournissant également des informations précises sur les risques qu’il encourt en raison de son état de santé et de l’environnement dans lequel il vit. Vous pouvez lui proposer de trouver une solution alternative de logement qui lui conviendrait mieux.

      Nous vous encourageons également à vous tourner vers les services sociaux et les associations spécialisées dans l’accompagnement des personnes âgées ou en situation de précarité, afin de bénéficier d’une aide et de conseils pour aider votre adhérent.

      Enfin, il est important de rappeler que l’hygiène et la santé sont des droits fondamentaux et que des ressources existent pour aider les personnes dans le besoin. Vous pouvez notamment vous renseigner sur les dispositifs d’aide financière pour l’entretien du logement et les aides sociales disponibles.

      Nous espérons que ces conseils vous seront utiles et vous souhaitons bon courage dans cette situation difficile.

      Cordialement,
      L’équipe Amelis

  • Bonjour,
    Je me permets de vous contacter car mon père loge chez mon frère (et mon frère chez moi, car il est très difficile de louer un appartement pour un retraité avec des maigres ressources. Malheureusement celui ci ne prend pas correctement soin de lui même et de l appartement de mon frere.
    Nous sommes en attente de sa carte d handicapé pour un logement social. Comment pouvons nous faire en attendant ? Merci beaucoup

    • Bonjour,

      Nous vous remercions de nous avoir contactés, voici quelques actions que vous pouvez entreprendre pour aider votre papa :

      Services d’aide à domicile : Vous pourriez envisager de faire appel à des services d’aide à domicile pour soutenir votre père dans les activités quotidiennes. Ces services peuvent inclure l’aide au ménage, à la préparation des repas et aux soins personnels.

      Évaluation médicale : Il est important de s’assurer que votre père reçoit les soins médicaux dont il a besoin. Une évaluation par un professionnel de la santé pourrait aider à identifier ses besoins spécifiques et à ajuster son plan de soins.

      Assistance juridique et sociale : Un travailleur social pourrait vous aider à trouver des solutions temporaires en attendant le logement social. Ils peuvent également vous informer sur d’éventuelles aides financières ou services supplémentaires disponibles.

      Nous espérons que ces suggestions vous seront utiles et que la situation de votre père s’améliorera bientôt. N’hésitez pas à nous tenir informés de l’évolution de la situation ou à nous contacter si vous avez besoin d’informations supplémentaires.

      Cordialement,
      L’équipe Amelis

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