Droit au répit de l’aidant familial : de quoi s’agit-il ?
Avec l’allongement de la durée de vie, les français sont de plus en plus nombreux à accompagner des proches en situation de dépendance. Ces aidants familiaux cumulent des responsabilités pouvant les mener au surmenage. Des mesures récentes ont été prises par l’État afin de les aider à souffler. Qui sont ces aidants ? Qu’est-ce que le droit au répit ? Comment en bénéficier ? Quels sont les dispositifs proposés ?
Être aidant familial au quotidien
Les aidants accompagnent régulièrement et bénévolement des proches en situation de maladie invalidante, de handicap, ou de dépendance. Ils sont plus de 11 millions en France. Leur nombre augmente principalement en raison du vieillissement de la population et de la perte d’autonomie de nos aînés.
L’implication quotidienne des aidants n’est pas sans conséquence sur leur santé. Surmenage, stress, sommeil perturbé, ainsi que des douleurs physiques récurrentes telles que le mal de dos, sont ressentis par plus d’un tiers d’entre eux. Ils ont tendance à placer les soins de leurs proches en priorité, au détriment de leur propre santé.
Pour gérer le quotidien, les aidants s’appuient principalement sur le corps médical. Mais cela n’est pas suffisant. L’État a donc décidé d’étendre ses dispositifs d’accompagnement. Soutien psychologique, aide administrative ou structures d’hébergement temporaires pour les aidés sont des mesures récemment créées pour permettre aux aidants de souffler un peu.
Qu’est-ce que le droit au répit des aidants familiaux ?
Le droit au répit a été mis en place en 2015 grâce à la loi d’adaptation de la société au vieillissement. Cette loi prévoit des dispositifs permettant aux aidants de personnes âgées en perte d’autonomie de se reposer et de se dégager du temps. Un budget de 700 millions d’euros par an est désormais prévu pour l’autonomie des personnes âgées. La loi revalorise notamment l’Allocation Personnalisée d’Autonomie (l’APA) et permet aux aidants d’obtenir une dotation allant jusqu’à 540,23 € par an pour une solution de répit.
L’aide au répit pour les aidants familiaux varie selon leurs besoins, la situation du proche dépendant, et les dispositifs disponibles à proximité. Les solutions proposées sont par exemple : l’accueil de jour ou de nuit de la personne aidée, l’hébergement temporaire ou encore l’aide à domicile. Des maisons et des centres de répit ont également été créées pour accueillir les proches malades lorsque l’aidant familial a besoin de passer le relais. Des séjours en famille peuvent y être organisés, notamment pour des vacances. Le personnel encadrant disponible peut accompagner la famille et soulager l’aidant.
Ces solutions de répit ont plusieurs objectifs. Elles permettent aux aidants de passer la main à des professionnels. Pour les personnes dépendantes, c’est un moyen de socialiser en dehors du cadre familial et de rompre avec l’isolement. Elles développent ainsi davantage d’autonomie.
Faire une demande de droit au répit
Ce droit est destiné aux proches aidants (conjoints, parents, amis…) qui assurent une aide indispensable à une personne âgée vivant à domicile et ne peuvent être remplacés par un professionnel. La personne dépendante doit être bénéficiaire de l’Allocation Personnalisée d’Autonomie (APA). Dès lors que son plafond du plan d’aide APA est atteint, l’aidant peut demander son droit au répit. Une équipe médico-sociale se déplace alors à domicile pour évaluer la situation et le besoin de répit de l’aidant.
Si l’aidé n’est pas bénéficiaire de l’APA, l’aidant a quand même la possibilité de faire la demande de répit auprès du conseil départemental. Le conseil envoie également une équipe médico-sociale pour évaluer les besoins.
Le montant du droit au répit s’élève à 540,23 € maximum par an et par personne accompagnée. Cette somme permet de bénéficier par exemple d’une semaine d’hébergement temporaire, de 15 jours en accueil de jour, ou encore de 25 heures supplémentaires d’aide à domicile. En cas d’hospitalisation de l’aidant, une aide ponctuelle supplémentaire peut être accordée. Son montant peut atteindre 1 073,30 € au-delà des plafonds de l’APA.
Loi d’adaptation de la société au vieillissement : Reconnaissance du statut de « proche aidant » #LoiASV pic.twitter.com/TCFZbPgeNM
— Ministère des Solidarités et de la Santé (@MinSoliSante) October 28, 2015
Les solutions de répit pour l’aidant familial
L’accueil de jour permet une prise en charge à la journée de personnes en perte d’autonomie ou atteintes de maladies neurodégénératives. Proposé par des EHPAD ou des structures autonomes, ces professionnels organisent des activités variées permettant aux personnes dépendantes de sortir de chez elles, d’entretenir leurs capacités cognitives, et de bénéficier d’un suivi régulier. L’accueil de jour permet aux proches de se libérer du temps durant la journée, ainsi que d’échanger avec d’autres familles et des professionnels.
L’hébergement temporaire permet l’accueil de personnes dépendantes pour des périodes allant de quelques jours à 3 mois. Ce dispositif est pour les aidants un moyen de pouvoir confier leur proche et de s’absenter le temps d’un week-end par exemple. L’hébergement temporaire peut également être utilisé comme une première étape avant une entrée définitive en maison de retraite.
Les aides à domicile permettent un relais directement au domicile de la personne dépendante. Il existe plusieurs types d’organisme :
- Des professionnels agréés comme les Services d’aide et d’accompagnement à domicile (les SAAD comme Amelis) peuvent épauler les familles dans leur quotidien par l’intermédiaire d’auxiliaires de vie. Ils accompagnent l’aidé dans tous les gestes essentiels de la vie quotidienne, réalisent des tâches ménagères, assurent l’aide au repas et lui apportent de la compagnie pour entretenir le lien social.
- Lorsque l’intervention nécessite des soins, les familles ont aussi la possibilité de solliciter les Services de soins infirmiers à domicile (SSIAD), qui dispensent des actes médicaux à domicile.
- Lorsque la personne a besoin d’une aide à domicile et de soins à domicile, elle peut faire appel à des Services polyvalents d’aide et de soins à domicile (SPASAD). Ces derniers apportent à la fois un accompagnement dans les actes de la vie quotidienne et des soins aux personnes prises en charge.
2 Commentaires
Les choses avancent et c’est bien. Mais quand l’aidant est encore en activité (privé ou public) cela se complique!!!! Les mentalités des employeurs sont à faire évoluer. Beaucoup de proche aidant ne signale pas leur statut par peur des représailles !!! Il faut que la loi évolue aussi dans le monde du travail
Bonjour madame,
Nous vous remercions pour votre commentaire. Il est vrai que la reconnaissance des salariés-aidants est un réel enjeu au sein des entreprises.
Certains groupes commencent à faire bouger les choses en proposant des campagnes de sensibilisation, des conférences ou des formations.
La mise en place du congé de proche aidant devrait faire prendre (un peu plus) conscience aux employeurs et aux collaborateurs du rôle et de l’importance des aidants.
Bien cordialement,
L’équipe Amelis