Aidant familial et retraite : quels sont vos droits ?
Avec le vieillissement de la population, les quelque 11 millions d’aidants français sont indispensables pour l’avenir et le bien-être de notre société. Mais consacrer du temps à un proche dans le besoin est synonyme de concessions. En réponse, l’État propose des protections sociales et des mesures de compensation des retraites. Comment les aidants familiaux sont-ils accompagnés sur le long terme ? Voici une synthèse sur vos droits si vous êtes aidant familial à la retraite.
Être aidant familial, un rôle aux multiples répercussions
Le rôle d’aidant familial consiste à soutenir un proche âgé, dépendant ou handicapé, dans les activités du quotidien. L’aidant participe notamment :
- à l’hygiène,
- à l’entretien du logement,
- au maintien de la vie sociale de la personne aidée.
Le statut d’aidant fait l’objet d’une meilleure communication au fil des années : un Français sur deux en a déjà entendu parlé, et la perspective de devenir soi-même aidant est plus facilement envisagée. Il s’agit d’une aide régulière et non-professionnelle, définie par le Code de l’action sociale et de la famille. Selon ce dispositif réglementaire, un conjoint, concubin, partenaire de Pacs, ascendant / descendant ou ami proche peut se déclarer aidant familial.
Ce statut exige beaucoup d’implication, entraînant parfois de lourdes conséquences pour l’aidant lui-même. Sa vie personnelle et professionnelle est souvent mise entre parenthèses, de même que sa propre santé, et les dépenses financières peuvent être difficiles à gérer. Devant ces constats, des mesures gouvernementales se développent pour pallier aux conséquences d’un épuisement physique et moral. Allocations journalières, droit au répit ou encore avantages retraite contribuent à soutenir les aidants.
La stratégie d’accompagnement est reconduite en 2023, le gouvernement continuant de proposer des ajustements. Les solutions de répit sont mises en avant, ainsi que des pistes visant à mieux définir et valoriser le statut d’aidant. Les conditions de retraite sont actuellement au cœur de l’attention : les aidants familiaux bénéficient aujourd’hui d’un statut spécifique, encore trop peu connu.
L’Assurance vieillesse des parents au foyer : qui est éligible et quelles sont les conditions ?
En France, l’affiliation à un régime de retraite et l’obtention de droits nécessite d’avoir un emploi et de cotiser. Il existe des exceptions, notamment pour les personnes s’occupant à domicile d’un parent dépendant : ce dispositif se nomme l’AVPF, Assurance Vieillesse des Parents au Foyer. Si ce nom évoque les parents s’occupant de leurs enfants, cette mesure concerne toutes les personnes aidantes.
Cette affiliation gratuite a été mise en place afin de permettre aux aidants d’acquérir des trimestres d’assurance retraite au régime général. Calculées sur la base du SMIC, les cotisations d’assurance vieillesse sont versées à l’assurance retraite, via la CAF ou la MSA.
Pour être éligible à l’AVPF, le proche dont vous avez la charge doit être reconnu atteint d’une incapacité permanente de 80% au minimum. Vos revenus ne devront pas dépasser 63 % du plafond de la Sécurité Sociale, soit 2 309.58 € mensuels concernant 2023. Quelle que soit la durée depuis laquelle vous êtes aidant, contrôlez votre relevé de carrière pour vérifier la bonne prise en compte de vos droits.
Le congé de proche aidant pour les salariés
Le congé de proche aidant permet de suspendre votre activité, ou de passer à temps partiel pour aider un proche en perte d’autonomie. Pour être affilié à l’AVPF, il faut faire une demande de formulaire auprès de la CAF ou de la MSA.
La personne aidée doit avoir été évaluée en GIR 1, 2 ou 3 au niveau de sa perte d’autonomie, ou avoir un taux d’incapacité d’au moins 80%. Ce type de congé a une durée de 3 mois renouvelables, le salarié pouvant bénéficier d’1 an de congé de proche aidant sur toute sa carrière professionnelle.
Aidant familial et retraite anticipée : les trimestres de majoration
Selon l’INSEE, environ un tiers de la population française sera âgée de plus de 60 ans d’ici 2050. Le système de retraite s’adapte aux aidants dès aujourd’hui : il est possible d’obtenir une retraite à taux plein, sans décote, même si vous n’avez pas cotisé suffisamment (soit 160 à 172 trimestres, selon votre année de naissance).
L’âge d’annulation de cette décote est actuellement fixé à 67 ans, mais vous en bénéficierez dès 65 ans à la condition de vous être occupé d’une personne dépendante durant au minimum 30 mois. Retenez l’essentiel :
- Vous avez droit à 1 trimestre de majoration pour une période de 30 mois ;
- Pendant cette période, vous devez vous être occupé d’un membre de la famille reconnu handicapé à au moins 80% ;
- Ces trimestres de majoration sont limités à 8 au total.
Vous devrez prouver votre interruption d’activité professionnelle, en lien avec l’état de santé de votre proche âgé. S’il s’agit d’une personne bénéficiant de la PCH (Prestation de Compensation du Handicap), vous pouvez également percevoir un dédommagement égal à 50% du SMIC horaire net. Celui-ci est cumulable en totalité avec votre pension de retraite.
En assistant les personnes vulnérables de leur entourage, les proches aidants apportent un véritable soutien, de la joie de vivre et du bien-être. Aidant familial et retraite deviennent logiquement deux notions liées, pour garantir stabilité et avenir à toutes les familles. N’hésitez pas à prendre contact avec Amelis, si vous êtes aidant ou projetez de le devenir : nos équipes spécialisées dans l’aide à domicile offrent une écoute bienveillante et peuvent vous orienter vers les organismes appropriés.