Méthode Montessori pour les personnes âgées : une approche à découvrir

La pédagogie Montessori, basée sur l’écoute et la bienveillance, a pour but de mener les enfants vers l’autonomie et leur donner confiance en leurs capacités. Une approche qui s’avère adaptable aux plus anciens, notamment pour le bien-être des seniors atteints de troubles cognitifs. « Aide-moi à faire seul » : la devise de Maria Montessori (créatrice de cette méthode) renvoie ici à l’autonomie des personnes âgées, qui peut être encouragée de diverses manières. Découvrez une approche positive et pleine de bon sens, pour accompagner avec respect nos aînés.

Pourquoi adapter la méthode Montessori aux seniors ?

Mise en place avec succès dans certains EHPAD, cette approche s’inspire de la pédagogie de Maria Montessori, éducatrice et médecin du début du 20^e siècle. Sa méthode s’appuie sur des concepts tels que le développement des capacités d’adaptation et l’apprentissage par l’expérience, le tout mis en pratique dans le respect et la dignité.

Les personnes âgées en situation de dépendance peuvent souffrir de solitude, d’ennui, ou encore de découragement et de perte de confiance. L’approche Montessori permet de proposer des solutions à ces situations : en l’adaptant aux aînés, il est possible de les aider à retrouver un sentiment d’utilité et un véritable rôle dans leur communauté. Pour cela, quelques bases seront mises en place par les accompagnants :

• Proposer des activités et des sorties, afin que le senior ait des moments d’échanges et des temps collectifs stimulants,
• Inviter la personne à réaliser des activités qui ont du sens pour elle, lui permettre d’aider les autres si elle le souhaite,
• Varier le quotidien, laisser un peu de place à l’imagination et à la spontanéité !

L’approche Montessori a pour objectif d’améliorer la vie des seniors, ainsi que celle de leurs aidants. Les qualités et les forces des aînés sont valorisées, ils sont guidés de manière positive : quelques principes permettent ainsi de révéler leurs capacités à s’adapter et leur envie d’initiative.

12 principes clé de la méthode Montessori adaptés aux aînés

Cette approche aide à appréhender au mieux la dépendance liée à l’âge, notamment chez les seniors atteints de maladies dégénératives. Quelques critères permettent de poser les bonnes bases avec les personnes âgées :

• Susciter leur intérêt : les activités doivent avoir un but, être source de motivation, les soignants vont donc chercher à cerner les envies du senior.
• Accepter le refus : les aînés ont aussi le droit de refuser une aide, une activité, un soin : chacun doit se sentir respecté, écouté, ce qui limite largement les réactions d’opposition (fréquentes chez seniors atteints de démence).
• Donner le choix : lorsque les interactions le permettent, il est bon d’offrir des possibilités de choix à la personne (pour ses habits, lors du dessert, ou des animations prévues…). Les échanges sont alors plus humains et intéressants pur tous.
• Parler moins, montrer davantage : en observant, une personne atteinte de troubles cognitifs parvient mieux à réaliser ses actions.
• Mettre l’accent sur les réussites : se centrer sur les capacités et les forces du senior, en proposant des activités qui valorisent l’autonomie préservée.
• Adapter son rythme : l’accompagnant peut ralentir ses mouvements ou son élocution, afin d’aider une personne âgée à mieux comprendre et réussir.
• Guider la personne : le matériel Montessori a aussi un rôle important, faisant office de repères pour le senior. Il peut s’agir par exemple d’aider à mettre la table grâce à un modèle.
• Prendre en main, ressentir : en donnant à l’individu un objet à tenir ou à manier, on éloigne le sentiment d’inutilité ou d’impuissance. La personne est libre de l’utiliser, sans aucune obligation.
• Eviter la frustration : en allant du plus simple vers le plus élaboré, on limite les réactions négatives liées au stress.
• Pas à pas : il est possible de scinder une activité en plusieurs étapes, afin que le senior puisse se concentrer sur une chose à faire et obtenir plus de réussite.
• Est-ce que ça vous a plu, souhaitez-vous recommencer ? Ces demandes viennent ponctuer une fin de séance, afin de s’assurer de l’intérêt suscité chez la personne.
• L’engagement : c’est le principal objectif visé, l’accompagnant doit privilégier l’implication du senior et ne jamais juger. Avoir envie de participer est déjà une forme de réussite.

Méthode Montessori pour les seniors : quels effets positifs sur le quotidien ?

Cette démarche non médicamenteuse a prouvé tout son intérêt pour réduire les impacts de la dépendance au quotidien, notamment en redonnant une place et un rôle à la personne âgée. Eliminer la notion d’échec est un point central dans cette approche Montessori, dont l’idée est d’accompagner les personnes fragilisées pour qu’elles retrouvent du contrôle et du plaisir dans leurs journées.

Proposer des activités variées, qui rappellent aux seniors leur histoire et leurs souvenirs, favorise la motivation et la participation. C’est de cette manière que les anciens retrouvent certaines capacités, et conservent davantage d’autonomie. Leur permettre de jouer un rôle social diminue énormément les situations d’apathie ou de dépression.

Les malades atteints d’Alzheimer connaissent moins d’épisodes de stress ou d’anxiété, et l’on constate également chez eux une meilleure qualité de sommeil. Le fait de favoriser les échanges aide également les seniors à s’exprimer plus facilement, à partager leurs ressentis : le niveau de confiance augmente, les troubles du comportement sont atténués.

En résumé, la méthode Montessori adaptée aux anciens permet de faciliter leur prise en charge : les aidants sont ici des guides, qui ont pour rôle d’aider les aînés à faire seuls toutes les tâches à leur portée.

Peut-on concilier approche Montessori et maladie d’Alzheimer ?

Cette méthode est axée sur l’autonomie, les troubles du comportement et les interactions sociales : ses effets positifs ont été démontrés sur les malades atteints d’Alzheimer, avec des résultats visibles très positifs. Les seniors y gagnent en qualité de vie, de même que leurs proches.

Dans les cas de démence, il s’avère souvent bénéfique de mettre en place un accompagnement régulier et stimulant sur le plan cognitif (jeux de société, activités créatives, etc.). Les seniors sont ici encouragés à prendre des décisions, à choisir : qu’il s’agisse de la chemise à mettre ou des activités auxquelles contribuer, ils peuvent donner leur avis. L’accent est mis sur leurs aptitudes restantes, de façon naturelle et positive.

Pour aménager concrètement une pièce et aider un individu atteint d’Alzheimer, on peut opter pour la disposition d’étiquettes imprimées en police augmentée : placards et tiroirs sont ainsi facilement identifiables, aidant le senior à reprendre de l’autonomie dans certaines tâches. Connaître la personne et s’intéresser à elle est essentiel, pour savoir ce qu’elle aime et dans quels types d’activités elle pourra s’épanouir.