Comment optimiser l’aménagement de l’habitat d’une personne âgée ?
Faciliter le quotidien, le déplacement entre chaque pièce, éliminer tout élément présentant un danger potentiel et éclairer efficacement le logement sont les bases d’un habitat sécurisé : un besoin fondamental pour vieillir en toute autonomie. Découvrez dans cet article, les différentes solutions pour réussir l’aménagement de l’habitat d’une personne âgée.
Aménager son habitat quand on est une personne âgée : pourquoi c’est important ?
Dès 65 ans, les chutes à domicile constituent un risque croissant pour les personnes âgées : chaque année en France, 450 000 personnes âgées chutent chez elles. Un habitat inadapté à la mobilité des personnes âgées est en cause dans 80 % de ces accidents. De multiples changements sont à envisager pour combler un besoin de confort et de sécurité, pour favoriser l’autonomie. Par exemple :
- renforcer l’éclairage du logement ;
- prévoir appuis et revêtements de sols antidérapants ;
- rendre les objets du quotidien accessibles sans risque ;
- et faciliter le passage d’une pièce à l’autre sans obstacle sont des actions primordiales.
Le grand nombre d’aidants familiaux, faisant face au vieillissement de la population, est sensibilisé à ces besoins de manière précoce aujourd’hui. Anticiper, dès l’âge de la retraite, l’aménagement de l’habitat permet au senior de parer la chute, à un moment où il est valide et peut prendre les décisions nécessaires. Il gère plus facilement la dépense, sereinement et sans précipitation, et peut bénéficier d’aides spécifiques.
Les aménagements à réaliser pièce par pièce
Les besoins à domicile des seniors consistent à :
- faciliter leurs déplacements ;
- augmenter la praticité de leur ameublement ;
- réduire les risques d’accident ;
- désencombrer les passages étroits ;
- alléger les pièces en meubles et les meubles en objets, susceptibles de blesser la personne lorsqu’elle chute.
Dans toutes les pièces :
- revoir l’ameublement pour éviter de se baisser ou se hisser pour attraper un objet ;
- installer des prises à mi-hauteur pour brancher un appareil, et utiliser des boîtiers de rangement pour fils et câbles ;
- aplanir les marches inutiles et remplacer une moquette usée par un revêtement antidérapant ;
- assister au déplacement en installant des rampes d’appui (couloirs, toilettes…) ;
- appliquer des patins antidérapants aux chaises et meubles légers pouvant glisser.
Les escaliers sont périlleux : des monte-escaliers ou une rampe, ou encore aménager un cabinet de toilette en rez-de-chaussée proche de la chambre pour éviter de monter à l’étage.
Dans la salle de bains, les travaux consistent à remplacer une baignoire classique par une baignoire avec porte ou par une douche, dans laquelle la personne peut entrer sans effort (avec des rampes pour s’appuyer). La douche doit être suffisamment grande pour fixer un tabouret au mur.
En cuisine comme en salle de bains, la vapeur et les projections d’eau ou de liquide rendent le sol glissant, nécessitant de poser un revêtement antidérapant. On privilégie aussi les mitigeurs plus simples à manipuler. Les rangements doivent être proches des plaques de gaz et fours, pour éviter de porter des ustensiles trop lourds. Les fours sont à hauteur raisonnable pour ne pas se baisser, et ils sont équipés d’une porte isolante.
La chambre doit être bien éclairée et l’accès au lit bien dégagé, avec les éventuelles télécommandes du lit, d’appareils fréquemment utilisés (téléphone portable, tablette tactile…) ou de l’éclairage à portée de main.
Les toilettes doivent se trouver à proximité, et si ce n’est pas le cas, il est conseillé d’en installer.
Enfin, la domotique vient aussi à la rescousse des seniors en automatisant des commandes : ouverture et fermetures de volets, d’éclairage, contrôle des appareils ménagers et du chauffage. Les meubles ergonomiques sont aussi source d’un grand confort, permettant de rehausser un siège, un toilette, un lit.
Aménagement de l’habitat des personnes âgées : qui sont les organismes accompagnateurs et financeurs ?
Pour être conseillé sur les aides et dispositifs facilitant ces travaux, les seniors peuvent se tourner vers différents organismes :
- les Centres Communaux d’Action Sociale (CCAS) ou Centres Intercommunaux d’Action Sociale : ils orientent les personnes dépendantes dans leurs démarches ;
- les Centres Locaux d’Information et de Coordination : dédiés aux personnes âgées, chaque département possède son CLIC ;
- l’Agence Départementale d’Information sur le Logement (ADIL), pour tout conseil juridique sur les questions d’habitat ;
- la Maison Départementale des Solidarités (MDS) conseille sur les solutions de maintien à domicile ;
- le service du conseil départemental chargé de l’instruction de l’Allocation Personnalisée d’Autonomie (APA), gérant les problématiques des seniors dépendants de plus de 60 ans ;
- la Fédération Soliha, Solidaires pour l’Habitat conseille sur les questions administratives, techniques et financières ;
- pour les personnes handicapées, la MDPH, la mission Handicap communale, et les Centres d’Information et de Conseil en Aides Techniques (CICAT) ainsi que les associations peuvent aussi les conseiller sur le montage de dossiers d’aide financière et technique.
Quelles sont les aides financières possibles à l’aménagement de l’habitat des personnes âgées ?
Toute personne qui réalise des travaux d’amélioration pour l’adaptation du logement peut profiter d’aides financières auprès de plusieurs organismes.
Pour les propriétaires, différentes aides aux travaux, prêts ou subventions sont possibles :
- l’ANAH aide les ménages aux revenus modestes. Chaque département a son référent ANAH, et des points Rénovation Info Service pour connaître les dispositifs d’aides locales, dont les coordonnées sont disponibles sur le site de l’ANAH, au 0820 15 15 15 (0,05 € /min) et auprès de l’antenne ADIL locale ;
- les collectivités territoriales accordent des prêts et des aides pour lesquels on peut se renseigner auprès des conseils départementaux et régionaux ;
- Action Logement finance jusqu’à 5000 € de travaux d’adaptation de sanitaires, sous condition d’éligibilité ;
- la CAF propose un prêt à l’amélioration de l’habitat (PAH) ;
- la CNAV peut élaborer un plan d’action personnalisé (PAP) ;
- les caisses de retraite complémentaires proposent un kit prévention pour les plus de 55 ans, dont le montant dépend des revenus et des travaux, et l’aide habitat peut aller jusqu’à 65 % du montant des travaux d’accessibilité (jusqu’à 3000 €).
Il est possible d’inclure certains travaux dans les plans personnalisés de la PCH et de l’APA. On peut aussi se rapprocher des mutuelles et des assurances. Certains travaux sont éligibles aux crédits d’impôt et à la TVA à 5,5 %.
Les locataires peuvent effectuer des travaux dans le logement qu’ils louent. Le propriétaire ne peut leur demander de le retransformer quand ils le quittent. Les organismes auxquels ils peuvent s’adresser sont identiques.
Les aides et subventions sont généralement versées après les travaux, contre factures. L’ANAH peut néanmoins verser une avance allant jusqu’à 70 % des travaux d’autonomie, et la PCH 30 % avant le début des travaux.