La surdité affecte environ 60 % des personnes âgées de 65 ans et plus. Sans prise en charge, cette baisse de l’audition peut se révéler très gênante au quotidien. Il s’agit d’une pathologie pouvant survenir à tout âge, avec divers degrés de sévérité. Chez le senior, ces troubles de l’audition (appelés presbyacousie) entraînent une tendance à s’isoler : moins stimulée, la personne âgée perd plus rapidement ses facultés cognitives et intellectuelles. Principalement liée à l’âge, la surdité peut aussi avoir des causes génétiques ou environnementales. Faisons le tour d’une question essentielle, pour donner aux seniors les moyens de s’épanouir malgré des capacités en baisse.

D’où proviennent les troubles auditifs ?

Les troubles auditifs sont un problème de santé fréquemment rencontré, qui a des répercussions sur les relations sociales et la qualité de vie. On estime qu’1 français sur 10 est concerné par une perte d’acuité auditive, et que seules 17% des personnes touchées portent un appareil auditif, malgré les avancées et les innovations proposées dans ce domaine.

Une personne atteinte de déficience auditive ne distingue plus les sons normalement, cet état correspondant à une perte d’audition minimum de 20 dB. Pouvant toucher une seule oreille ou les deux, la surdité peut être légère (la personne fait répéter), moyenne (elle n’entend que si l’on parle plus fort), sévère (la gêne est majeure) ou profonde.

Entraînant des difficultés à suivre une conversation et à interagir socialement, les troubles de l’audition peuvent créer un état de mal-être et une souffrance psychologique. L’isolement qu’engendre la surdité peut ainsi générer un état dépressif et une perte d’autonomie progressive. Parmi les facteurs qui favorisent le développement de la surdité à tout âge, citons :

  • Les sons de forte intensité,
  • Certains médicaments ototoxiques (qui affectent l’oreille),
  • Un traumatisme de l’oreille ou du crâne,
  • Une infection (virale ou autre),
  • Des bouchons de cérumen,
  • Des carences alimentaires,
  • Une caractéristique génétique.

Chez les seniors, les causes qui favorisent nettement l’apparition de la surdité sont le tabagisme ainsi que certaines maladies chroniques ou dégénératives. Les malentendants peuvent se voir proposer diverses aides auditives, en complément de dispositifs qui facilitent le quotidien, tels que les sous-titrages.

Cause majeure de la surdité chez les personnes âgées
Causes surdité personnes âgées – Source infographie : inserm.fr

Quels sont les différents types de surdité qui impactent les seniors ?

Il existe plusieurs formes de surdité, classées selon le degré de perte auditive, le lien avec d’autres symptôme cliniques, où encore la localisation précise de la déficience.

Parmi les deux principaux types de troubles auditifs, on rencontre notamment les surdités de transmission, en lien avec un défaut de l’oreille externe ou de l’oreille moyenne (composée du tympan, des cavités mastoïdiennes et de la trompe d’Eustache). D’intensité légère ou moyenne, ce type de surdité est souvent dû à des otites, à une malformation de l’oreille ou à une cause génétique.

La surdité de perception (ou neurosensorielle) est quant à elle provoquée le plus souvent par une atteinte de l’oreille interne. Bien plus fréquente que la surdité de transmission, son intensité est aussi plus forte, avec une perte auditive sévère ou profonde.

La presbyacousie, ou surdité de perception due à l’âge, représente ainsi 9 cas sur 10 des troubles auditifs. Elle peut être liée à des facteurs génétiques, mais également environnementaux : la surexposition sonore est en effet le premier ennemi du système auditif, quel que soit l’âge ou la région du monde. Le son peut en effet détruire certaines cellules sensorielles à l’intérieur de l’oreille. Avec la tendance au vieillissement des populations et l’accroissement de la densité des villes, la presbyacousie est en augmentation.

Comment prévenir la surdité liée à l’âge ?

Les seniors touchés par une baisse d’audition auront plus de mal à discerner les hautes fréquences (sons aigus) que les basses fréquences. La prévention des troubles auditifs se fait de l’âge prénatal jusqu’au grand âge, de façon régulière : l’intérêt est de détecter au plus tôt d’éventuelles déficiences de l’oreille, car il est possible aujourd’hui de proposer une prise en charge efficace de ces atteintes.

L’intérêt d’un dépistage systématique chez les seniors est donc justifié, le développement de pathologies graves étant plus fréquentes chez les personnes à risque. De plus, les aînés peuvent ne pas avoir conscience de la baisse progressive de leur audition. Non traitée, l’altération de l’audition peut avoir des conséquences comme la fatigue ou les maux de tête, le repli sur soi et un déclin cognitif accéléré.

Il est important de prêter attention à certains signes avant-coureurs, et de consulter un médecin en cas d’incertitudes. Ces signes peuvent être une perte auditive d’un seul côté, ou des symptômes neurologiques comme :

  • des pertes d’équilibre,
  • vertiges,
  • difficultés à articuler ou à mâcher,
  • sensations d’engourdissement au niveau du visage,
  • etc.

Chez les aînés, un contrôle plus fréquent est conseillé par les médecins, afin de vérifier les capacités de la personne à entendre les sons dans différents contextes. A tout âge, ces visites ont un rôle préventif et permettent de rappeler l’importance de limiter l’exposition aux bruits intenses ainsi que l’efficacité de solutions telles que les protections anti-bruit.

5 manières de prévenir la surdité à tous les âges
5 manières de prévenir la surdité à tous les âges – Source infographie : ameli.fr

Surdité chez les aînés : quels solutions ?

Le traitement de la surdité peut consister en une chirurgie (extraction d’excroissances, etc.), un appareil auditif ou un implant. Si les surdités de transmission peuvent généralement être traitées par antibiotiques ou par chirurgie, les surdités neurosensorielles en revanche nécessitent une autre approche : seules les prothèses sont aujourd’hui efficaces, en fonction de la sévérité de la surdité et de la partie de l’oreille altérée. En résumé, les traitements sont adaptés au degré d’intensité du trouble auditif :

  • Les traitements chirurgicaux sont privilégiés dans certains cas précis, où ils peuvent permettre de rétablir l’audition. Les greffes de tympans suite à une perforation ou le remplacement d’un osselet sont par exemple des opérations courantes.
  • Les aides auditives conventionnelles sont préconisées dans les cas de surdité légère à modérée. Ces prothèses sont des amplificateurs sonores, fonctionnant grâce à la captation du son par des microphones. Côté financier, certains modèles sont aujourd’hui accessibles sans reste à charge pour la personne âgée.
  • Les implants, proposés lors de surdités très sévères, se déclinent en deux types : implant d’oreille moyenne et implant cochléaire. Ils sont envisagés lorsque les appareils auditifs n’offrent plus assez d’efficacité ou s’avèrent trop contraignants.

En 2050, ce sont plus de 2 milliards de personnes qui seront concernées par un trouble auditif plus ou moins impactant. Les progrès technologiques continuent d’améliorer régulièrement les performances de l’ensemble des aides auditives et des implants, avec des modèles qui gagnent aussi en discrétion et s’avèrent plus acceptables au quotidien par les seniors. N’hésitez pas à aborder le sujet avec un professionnel de santé : quel que soit l’âge et le niveau d’audition, différentes alternatives permettent de conserver sa qualité de vie et ses relations sociales.

Rédaction : Équipe Amelis

Rédaction Amelis

Co-rédaction : Nathalie Meilleur

Responsable formation - Référente Handicap

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