Une aide soignante vient de changer les draps du lit d'un patient ayant une escarre de stade 4

L’escarre : définition, stades d’évolution & traitements

L’escarre est une affection grave dont peuvent souffrir les patients immobilisés et les personnes atteintes d’un handicap ou de troubles moteurs. Cela les empêche de changer facilement de position s’ils sont alités ou assis. Qu’est-ce qu’une escarre, comment se développe-t-elle, dans quelles conditions et comment la soigne-t-on ?

Définition de l’escarre

L’escarre est une plaie se formant chez un patient immobilisé : elle se produit lorsque des tissus mous (la peau et les muscles) sont compressés entre un plan dur et un os, ce qui est le cas lorsque le patient ne bouge pas ou peu. La plaie se forme en raison du manque d’oxygène apporté aux tissus compressés qui se détruisent.

En France, 300 000 patients à risque développent une escarre à un âge moyen de 74 ans (1). Les escarres apparaissent sur les zones d’appui, comme les talons, les fesses, le bas du dos, les omoplates, les coudes ou l’arrière de la tête.

Il existe 3 types d’escarre

  • l’escarre accidentelle quand elle est causée par un trouble de la mobilité ; 
  • l’escarre neurologique liée à certaines maladies chroniques affectant la capacité à bouger et la sensibilité (notamment le ressenti de la douleur) ;
  • l’escarre plurifactorielle quand le malade est atteint de pathologies existantes et hospitalisé pour une longue durée (réanimation, soins palliatifs…). 
Infographie représentatant les différents points de compression tissulaire sur lesquels une escarre peut se former
Les points de compression tissulaires des escarres – Source : blogpharmaouest

Les 4 stades de l’escarre

Il existe 4 stades de développement d’une escarre :

  • Au stade 1 de l’escarre, une rougeur apparaît. Elle ne blanchit pas si on y applique une pression du doigt. Elle peut être dure, chaude et la peau décolorée. Elle peut être douloureuse ou démanger. À ce stade, les tissus musculaires peuvent être déjà endommagés.
  • Au stade 2 de l’escarre, la plaie se forme, par abrasion (frottement) ou elle prend l’apparence d’une bulle.
  • Les tissus noircissent et des croûtes se forment au stade 3 de l’escarre : derme, épiderme et hypoderme, les 3 couches de la peau, sont atteintes.
  • Enfin, au stade 4 de l’escarre, la plaie touche le muscle. Os et tendons peuvent aussi être atteints.
Infographie présentant la dégradation de l'état cutanée de la peau selon le stade de l'escarre
Les 4 stades de l’escarre – Source : blogpharmaouest

Causes et facteurs de risque de l’escarre

Causes

C’est la pression sur une zone sujette aux escarres, le frottement ou le cisaillement qui entraîne son apparition. Certains facteurs de risque aggravent la possibilité d’en souffrir. Ils sont soit extrinsèques et liés à des causes mécaniques, ou intrinsèques et liés à l’état clinique du patient.

Facteurs de risque extrinsèques

L’action exercée sur la peau conduisant à l’escarre est le principal facteur extrinsèque, il peut s’agir de : pressions, frottements ou cisaillements (le patient glisse de sa position assise sans pouvoir la rectifier seul). L’humidité rend également la peau plus sensible (transpiration, exsudat de la plaie, urine…). 

Facteurs de risque intrinsèques

Le manque de mobilité, (qu’on soit hospitalisé, alité, en fauteuil en permanence ou atteint de troubles moteurs) est le plus important facteur de risque intrinsèque.

Si tout le monde peut développer une escarre, l’âge entre en ligne de compte : c’est pourquoi elle touche principalement les patients âgés. Un antécédent d’escarre fera l’objet d’une attention particulière de l’équipe médicale. 

Si le malade éprouve du mal à se nourrir en raison de sa maladie, la dénutrition altère aussi la qualité de sa peau : plus elle est fine ou fragile, plus elle peut être sujette à l’escarre. De même, la déshydratation fragilise la peau.

Des conditions d’humidité comme en cas d’incontinence urinaire ou fécale ou par transpiration, favorisent son apparition en raison de la macération de la peau.

Le manque de sensibilité peut aussi être à l’œuvre : sans ressentir ni douleur ni inconfort, le malade ne change pas de position, même s’il en est capable, ce qui favorise l’apparition de l’escarre. De même, l’état psychologique influe sur la maîtrise de l’escarre, si le patient ne prend pas conscience de son problème et ne participe pas volontairement au soin.

Une mauvaise circulation sanguine augmente aussi le risque d’escarre, puisqu’elle aboutit à une moins bonne oxygénation des tissus. Certaines maladies neurologiques affectant la perception de la douleur, ainsi que le stade terminal de maladies graves engendrent des escarres.

Comment soigner une escarre ?

Selon le degré d’évolution, le traitement diffère. Il est principalement local : il convient d’abord de désinfecter la plaie au sérum physiologique. Le processus de cicatrisation implique le nettoyage de débris de tissus nécrosés, qu’on appelle détersion. La détersion est en partie un processus naturel, mais on le renforce grâce à différents moyens :

  • application d’une crème à la trypsine ;
  • soins infirmiers ;
  • puis application d’un pansement gras (hydrocolloïde ou hydrocellulaire, dits de seconde peau).

Il isole la plaie pour la protéger. L’intervention chirurgicale avec greffe de peau est envisagée dans le cas de grandes escarres. La douleur doit aussi être prise en charge quand le patient s’en plaint.

Maintenir l’hygiène de la peau est crucial. Outre la désinfection régulière, il convient d’éviter l’humidité qui favorise l’infection : les pansements, mais aussi les draps ou vêtements doivent être régulièrement changés. On privilégie aussi les textiles doux pour que la peau ne soit pas agressée.

Régulièrement contrôler la position du patient (toutes les 2 à 4 heures), l’aider à en changer, améliorer son confort grâce à du matériel anti-escarre (matelas, coussins…) aide à soulager la plaie et ses possibles douleurs. Cela favorise la cicatrisation en allégeant la pression sur la zone touchée.

Pour guérir de l’escarre et éviter que d’autres ne se forment, un kinésithérapeute peut intervenir pour aider le patient à  :

  • recouvrer sa mobilité ;
  • changer de position ;
  • lui réapprendre à se lever ;
  • à s’asseoir ;
  • et à remarcher quand c’est possible.

Un soin particulier doit être accordé à son alimentation pour éviter les carences nutritionnelles. Un médecin prescrira des compléments alimentaires s’il estime qu’ils sont nécessaires. De même, il faut veiller à ce que son hydratation soit suffisante.

Enfin, un patient ayant déjà eu une escarre est susceptible d’en développer d’autres. La vigilance nécessite d’inspecter régulièrement les zones où d’autres escarres pourraient survenir si le malade est toujours alité ou assis en fauteuil avec une mobilité réduite ou impossible. En prévention, appliquer une crème ou une huile peroxydée (riche en oxygène) par effleurage léger sur les zones d’appui réduit le risque en stimulant la circulation sanguine et l’oxygénation des tissus.

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Sources :

Rédaction : Équipe Amelis

Rédaction Amelis

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