L’habitat participatif : un mode de vie communautaire prisé des seniors
Le modèle d’habitat participatif tend à se développer en France, séduisant notamment les aînés. L’idée est de participer à la création puis au fonctionnement de l’habitat, chaque habitant possédant ses espaces privatifs et partageant des lieux en commun avec les autres personnes impliquées dans le projet. L’habitat participatif convient bien aux personnes âgées autonomes, qui le voient aussi comme une alternative à la solitude du quotidien. Le point sur une solution d’habitat en plein développement, qui permet de s’entraider et de rester impliqué à tout âge.
Quel est le concept de l’habitat participatif pour les seniors ?
Dans les habitats participatifs, les occupants sont ici acteurs de leur projet immobilier, qui est réfléchi en commun afin de trouver un terrain constructible et de prévoir des logements adaptés aux besoins. Il s’agit de mettre en place ensemble une façon de vivre correspondant aux attentes de tous, davantage tournée vers la communauté et l’écologie. Une fois en place, ces lieux de vie participatifs sont gérés et entretenus au quotidien par les habitants.
Encadré par la loi ALUR de 2014, l’habitat participatif est un type d’accès au logement qualifié de « démarche citoyenne », où prime l’entraide intergénérationnelle. Ces valeurs se traduisent par la conception de logements (immeubles ou maisons individuelles) dans lesquels chacun dispose d’espaces privés adaptés, mais également de lieux de partage :
- salle commune,
- atelier,
- jardin,
- et autres espaces ouverts invitent à l’échange et aux initiatives.
Les personnes porteuses d’un projet d’habitat participatif peuvent parfois être accompagnées par les communes, lorsque celles-ci souhaitent tendre vers un type d’économie sociale solidaire. Le fait de s’associer aux collectivités permet notamment à des bailleurs sociaux de détenir et proposer ce type de logement, afin de les proposer à des seniors, des personnes modestes et des familles. L’habitat participatif nécessite dans tous les cas une réelle coopération entre les responsables du projet, afin de faire fonctionner au mieux ce mode de vie partagé.
Inauguration festive à Melesse des Acacias, une résidence d’habitat participatif, cette opération de reconstruction de 51 logements, est structurée autour de plusieurs espaces communs pour permettre aux habitants de construire une nouvelle manière de vivre ensemble. pic.twitter.com/EM2rz2X39v
— Néotoa (@NEOTOA_fr) June 14, 2022
L’avis des aînés sur les avantages de ce type de logement
Mutualiser les ressources et favoriser les rencontres : l’habitat participatif offre de belles perspectives à certains seniors, dans une société parfois jugée trop individualiste. Pour prendre une décision en connaissance de cause, voici un point sur les avantages et les contraintes de ce mode de vie particulier :
Ce type de projet collectif donne toute la place aux espaces partagés, à la proximité entre voisins et à la communication. L’habitat participatif est un moyen pertinent pour lutter contre l’isolement : les personnes âgées se sentent soutenues, encouragées à s’impliquer dans le développement d’un projet d’habitat à long terme.
- La mutualisation et le partage de services :
Les habitants ont la possibilité de mutualiser certains services professionnels, dans le cadre d’une perte d’autonomie : une aide à domicile peut par exemple être sollicitée pour des habitants âgés ou handicapés, avec l’avantage de réduire les coûts par rapport à une prestation en logement individuel.
- Autonomie et sécurité :
Le voisinage est ici connu et bienveillant, ces habitats offrant aussi l’opportunité de vivre dans un habitat adapté et non standardisé. L’idée est de penser dès le départ aux besoins actuels de chacun et aux évolutions dues au vieillissement, dans l’objectif d’éviter une orientation trop rapide vers une structure de type EHPAD.
- Rester acteur de sa vie et de ses choix :
En habitat participatif, chacun peut agir et participer à la conception du logement, à son fonctionnement et à la vie en commun. Les seniors ont l’opportunité de choisir des voisins partageant les mêmes convictions, avec la même envie de se rendre service et de répartir les tâches. Il est ainsi nécessaire d’être suffisamment autonome pour participer à la vie commune, au partage d’expérience et de ressources.
Comment trouver un habitat participatif en France ?
Un habitat participatif peut être intégré par un senior à tout moment de sa mise en place, qu’il soit à l’état de projet ou déjà bien en place. C’est généralement le groupe d’habitants qui fixe les règles d’adhésion concernant les nouveaux arrivants. L’habitat participatif se démarque par les valeurs communes de ses habitants, qui cherchent à développer des communautés orientées vers le développement durable.
Motivés par un mode de vie offrant plus d’interactions, les familles et l’ensemble des habitants ont majoritairement le souhait de consommer d’une autre manière, chacun à son niveau. L’aspect écologique est ainsi un point que l’on retrouve dans chaque projet d’habitat participatif, ceux-ci se développant à travers toute la France. Vous cherchez des informations et des contacts dans votre région ? Vous pouvez contacter le Mouvement de l’Habitat Participatif France, qui référence des centaines de projets dont ceux en recherche de futurs habitants.
Ce type d’habitat permet d’éloigner le sentiment de solitude et la baisse de motivation, parfois rencontrés chez les retraités qui font le choix de rester à leur domicile. L’habitat collectif, lorsqu’il est vecteur de sens et de valeurs intergénérationnelles, vient limiter la perte d’autonomie en offrant des conditions adaptées au bien-être physique et psychique.
Quel est le coût de l’habitat participatif ?
Si certains voisins européens ont déjà développé un solide réseau d’habitats participatifs (qui représentent notamment 15% du parc immobilier de la Norvège), la France n’en est qu’à ses débuts. Les tendances sont toutefois prometteuses dans de nombreuses communes de l’Hexagone, l’habitat participatif en bord de mer participant à l’essor de ce mouvement. Vie communautaire et gestion durable forment le socle de ce type d’habitat solidaire, auquel il est difficile d’attribuer un coût précis.
Le budget dépendra en effet des choix actés par les membres participants, mais au final un logement s’avèrera très souvent moins cher qu’un habitat individuel. La mutualisation des étapes de conception et la mise en commun de services permettent des économies conséquentes. S’associer entre habitants permet d’imaginer plus de possibilités, comme l’intégration d’espaces communs supplémentaires, de salles ou d’ateliers dédiés aux activités de groupe (bricolage, cuisine, art, etc.).
Certains projets peuvent intégrer des mesures de prise en charge médicale, facilitant l’intégration de senior en situation de dépendance. En l’absence de tels dispositifs, une aide à domicile peut être sollicitée afin d’accompagner les personnes en perte d’autonomie. L’entraide entre voisins est un atout précieux, dès lors que l’organisation convient aux souhaits et aux disponibilités de chacun.
L’habitat participatif répond à certains enjeux actuels, en encourageant :
- la collaboration et le lien social,
- les pratiques respectueuses de l’environnement,
- l’accessibilité pour tous,
- et l’accompagnement en douceur en cas de handicap ou de baisse d’autonomie.
Quelle que soit votre situation, senior ou proche aidant, n’hésitez pas à prendre contact pour mieux connaître les initiatives en cours et le cadre de vie que peut offrir l’habitat participatif.