Où prendre sa retraite ? Nos conseils pour choisir la ville ou le pays qui vous correspond
La retraite est un moment privilégié pour déménager. Recherche de meilleures conditions de vie, proximité avec ses enfants ou établissement dans un endroit apprécié : bien choisir le lieu où prendre sa retraite implique de l’anticiper en se posant de bonnes questions, afin de déterminer ce qui est important pour soi selon son budget.
Motivations et critères à prendre en compte pour choisir où vivre sa retraite
Déménager pour prendre sa retraite s’anticipe. Des critères qui n’étaient pas nécessairement prioritaires auparavant doivent être envisagés, comme des raisons médicales, de perte d’autonomie, de budget ou de solitude.
Les critères à considérer sont donc variés :
- accessibilité des soins de santé ;
- qualité de vie : proximité de la nature, climat doux, sécurité, calme, environnement naturel préservé, pouvoir d’achat ;
- offre de services : transports en commun proches, commerces, services publics et privés adaptés, activités sportives et culturelles…
- prix, qualité et nombre des logements ;
- attractivité : dynamisme de la région, solde migratoire et part des retraités dans la population totale, infrastructures adaptées à la perte d’autonomie…
Où s’installer pour prendre sa retraite ?
En France, une étude du Figaro indique que le Nord-Ouest est très apprécié des retraités : c’est Granville, en Normandie, qui décroche la note la plus élevée parmi les villes de 10 000 à 50 000 habitants. Suit le Sud-Est avec Sète et Nîmes pour leur ambiance de vacances et leur ensoleillement annuel et le Sud-Ouest représenté par Dax. Angers et Besançon sont également bien classées parmi les grandes villes. Certaines villes travaillent leur attractivité auprès des seniors et les aident à s’installer : c’est le cas de Granville, Agde, Arles, Narbonne et Arcachon. Certaines villes comme Cannes, Mandelieu – La Napoule et leurs alentours sont toujours aussi prisées des seniors.
À l’étranger, le Portugal bénéficie toujours de sa proximité géographique, culturelle et juridique avec la France, sa situation dans l’Union Européenne et la zone euro. Alternative attractive à la Provence ou la côte atlantique grâce à des prix de l’immobilier compétitifs, il propose une exonération fiscale des revenus acquis à l’étranger durant 10 ans. S’ajoute sa bonne qualité de vie avec sa façade maritime, 300 jours d’ensoleillement et peu d’insécurité. Toujours en Europe, l’Espagne et la Grèce sont également bien placés. Hors UE, les retraités apprécient la Thaïlande, le Maroc et la Tunisie.
Si les conséquences d’un déménagement sont trop difficiles à subir, rester chez soi en adaptant son logement pour le rendre plus ergonomique et anticiper une éventuelle perte d’autonomie est la meilleure solution : il existe des aides pour financer ces travaux (par exemple, Ma Prime Adapt’). Si la maison est trop grande, on peut la quitter pour un appartement ou une résidence senior, en conservant son indépendance dans un habitat adapté aux services spécifiques. Les caisses de retraite proposent des aides au déménagement.
Que faut-il anticiper avant de déménager à l’étranger pour sa retraite ?
Déménager reste déstabilisant à cette étape charnière de la vie. Il faut envisager les conséquences d’un isolement géographique et la rupture de ses habitudes, par exemple conduire plus et les frais inhérents. Recréer sa vie sociale ailleurs ne va pas de soi : la solitude et l’isolement sont des risques à anticiper pour mieux la combattre. A l’étranger, la méconnaissance de la langue est un sérieux frein à la vie sociale et peut faire de l’expatriation un échec. Il faut aussi être conscient des rouages de l’administration locale concernant les étrangers et les pratiques concernant le logement, la santé, les banques et la fiscalité.
Dans l’Union Européenne et dans l’Espace Économique Européen
Avant de s’établir dans un pays européen, il faut s’assurer d’avoir un revenu suffisant pour vivre sans demander d’aide financière locale. Les caisses de retraite doivent être informées de l’expatriation et de nouvelles coordonnées bancaires. Pour percevoir sa pension sans interruption, le retraité doit chaque année leur communiquer un “certificat de vie” émis par les autorités locales attestant de sa résidence. Certains pays de l’UE et l’EEE dispensent des avantages fiscaux contre formalités et conditions : c’est au retraité de vérifier s’il peut y prétendre et anticiper la procédure.
Au bout de 3 mois, certains pays exigent l’enregistrement du résident étranger. 5 ans de résidence entraînent la délivrance d’un permis de résident permanent.
En ce qui concerne l’assurance maladie, il faut s’inscrire au régime local d’assurance santé : un formulaire S1 obtenu auprès de la Sécurité Sociale permet d’y transférer ses droits. Les retraités continueront de cotiser à l’Assurance Maladie française (3,2 % de la retraite de base et 4,1 % de la retraite complémentaire) tout en bénéficiant des services de santé locaux et français si nécessaire : ils conservent leur carte vitale et leurs droits.
Hors UE et EEE : se renseigner sur les conditions spécifique du pays choisi
Outre le visa pour entrer sur le territoire du pays concerné, il faudra obtenir un permis de séjour pour s’installer, et certains documents officiels comme un permis de conduire local. Il faut aussi vérifier l’existence d’une convention entre les 2 systèmes de santé pour faire rembourser ses frais médicaux et se procurer une assurance santé complémentaire internationale comprenant une garantie de rapatriement, auprès de la CFE, d’un assureur international ou d’une assurance locale.
À noter :
- une expatriation à la retraite met fin au versement de l’Allocation de Solidarité aux Personnes Âgées (ASPA) et l’Allocation Supplémentaire d’Invalidité (ASI) ;
- les retraites perçues à l’étranger sont exonérées de la CSG, CRDS et CASA ;
- un Français devient imposable dans son nouveau pays de résidence s’il passe moins de 183 jours (soit 6 mois) en France. La France a toutefois négocié des conventions de non double imposition fiscale, avec certains pays seulement.
A faire dans son nouveau pays : s’enregistrer auprès du consulat de France pour conserver son droit de vote aux élections françaises et faciliter les démarches administratives ou de secours.