Avec près de 8 millions d’automobilistes de plus de 65 ans en France (soit un automobiliste sur cinq), les seniors sont nombreux à compter sur leur véhicule personnel pour pouvoir se déplacer et garder une vie sociale épanouie. Cependant, les réflexes diminuent avec l’âge. Des questions à propos de leur conduite se posent, allant parfois jusqu’aux clichés. Pourtant, les études montrent que les seniors ne sont pas plus dangereux sur la route. Il est tout à fait envisageable de conduire ou apprendre à conduire après 60 ans si sa santé le permet, et si certains aménagements sont réalisés.

Peut-on continuer de conduire après 60 ans ?

La conduite exige de l’attention et des réflexes. Des caractéristiques qui diminuent avec l’âge. Pourtant, l’âge n’est pas un facteur de dangerosité sur la route. C’est plutôt l’état de santé de la personne âgée qui est déterminant. Il peut varier d’une personne à l’autre. Les progrès de la médecine nous permettent de vieillir en meilleure santé, et par extension de continuer à conduire plus tardivement.

Sachant que la proportion d’automobilistes seniors (65 ans et plus) passera à un tiers d’ici à 2050, il est légitime de se questionner quant aux mesures à mettre en place pour garantir une conduite sécuritaire. D’autant qu’il est important que les personnes âgées puissent utiliser leur véhicule le plus longtemps possible afin de préserver leurs liens sociaux et leur autonomie.

Les seniors sont des conducteurs prudents, expérimentés, et donc moins dangereux. Ce sont principalement des erreurs d’inattention qui sont à l’origine des accidents (refus de priorités, difficultés au niveau des intersections…). Le déclin cognitif lié au vieillissement peut en être la source :

  • perte d’attention,
  • des réflexes,
  • de la vue et de l’ouïe…

Ces troubles ne sont pas à négliger. Le senior doit se sentir à l’aise au volant, voire consulter son médecin en cas de doute.

Infographie rappelant qu'il est possible de continuer de conduire à 60 ans en respectant certains principes.
Infographie “Seniors, faisons le point” / Source : Sécurité routière

Comment s’y prendre pour apprendre ou réapprendre à conduire à 60 ans ?

Il n’y a pas de limite d’âge pour passer son permis. La seule condition est de ne pas avoir de pathologie incompatible avec la conduite. Ce critère est à stipuler à la préfecture au moment de l’inscription. Apprendre à conduire lorsque l’on est senior est donc tout à fait possible. En 2016, 2.400 personnes de plus de 60 ans ont ainsi obtenu leur permis. Les raisons sont diverses :

  • désir d’autonomie,
  • envie de quitter la ville pour la campagne,
  • davantage de temps libre à la retraite,
  • ou encore partager le volant avec des proches…

L’enseignement est le même que pour un public plus jeune. En effet, les seniors auront le même traitement à l’examen. La motivation prend généralement le dessus, et la réussite est au rendez-vous dans la majorité des cas.

Bien qu’aucune visite médicale ne soit imposée aux seniors pour conduire en France, certaines mesures préventives existent en cas de pathologies invalidantes (problèmes cardio-vasculaires, problèmes de vue, troubles de l’équilibre, diabète, épilepsie…). La personne doit dans ce cas se soumettre à un contrôle médical effectué par un médecin agréé, sous peine de voir son permis suspendu ou annulé (décret de décembre 2005). Cela ne doit pas empêcher les seniors d’être à l’écoute de leur santé, et consulter régulièrement leur médecin pour évaluer leurs capacités.

Les seniors ont également la possibilité de participer à des stages de conduite qui leur sont dédiés. Ces stages sont proposés par les collectivités locales, certaines mutuelles et assureurs, ou par des associations. Sur la base du volontariat, ils permettent aux participants de mettre à jour leurs connaissances, de faire le point sur leur conduite, et de se sensibiliser aux problématiques liées à l’âge au volant, sans stigmatisation ni culpabilisation.

Conduite : les risques liés à l’âge et quelques conseils

Les seniors ne causent pas plus d’accidents que les autres automobilistes. Cependant, ils sont moins résistants aux traumatismes qui peuvent en résulter, augmentant de fait le taux de mortalité. Il est possible d’agir de manière préventive sur les troubles du vieillissement pouvant impacter la conduite :

  • la perte musculaire et la raideur articulaire rendent le véhicule difficile à manœuvrer ;
  • les troubles visuels et auditifs gênent la conduite et posent des problèmes pour détecter les dangers ;
  • les traitements médicamenteux et le déclin cognitif provoquent des somnolences et affectent le temps de réaction de la personne.

Afin d’évaluer les difficultés, il est recommandé de demander conseil à son médecin. Ce dernier saura apprécier le degré de handicap et préconiser des solutions pour aménager la conduite. Il peut par exemple adapter le traitement médicamenteux, ou préconiser le port d’un appareil auditif pour la perte de l’ouïe (souvent négligée). Il est également possible d’adapter son véhicule avec une boîte automatique, plus simple à utiliser.

Le plus difficile pour le senior reste à faire son auto-évaluation de manière objective lorsque les désagréments s’installent progressivement. Les proches peuvent apporter leurs conseils et leur soutien.

Enfin, le secret de la longévité passe par la stimulation cérébrale et physique. Solliciter son cerveau par le biais d’activités quotidiennes stimulantes retardera le déclin cognitif, et préservera les réflexes utiles à la conduite sur le long terme.

Rédaction : Digital

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