Démence sénile : définition, causes, symptômes & traitements
La démence sénile est un enjeu majeur de santé publique, avec 1,2 millions de malades en France. Sensibiliser le public, déconstruire les idées reçues font partie des mesures de prévention pour protéger la qualité de vie des malades et de leurs proches aidants le plus longtemps possible.
Qu’est-ce que la démence sénile ?
Perte de mémoire, changements d’humeurs et de comportement radicaux, déclin cognitif progressif : la démence affecte les capacités de jugement, de pensée et d’apprentissage. Touchant les plus de 65 ans, elle conduit à une totale perte d’autonomie.
La démence n’est pas une conséquence normale du vieillissement : elle ne touche pas toutes les personnes âgées. Ce n’est pas une maladie mais un groupe de symptômes cliniques, formant un syndrome avec 3 stades : initial, intermédiaire et avancé. L’expression démence sénile est contestée : elle stigmatise les personnes âgées qui en sont atteintes alors que le vieillissement n’est pas sa cause.
La maladie d’Alzheimer en est la forme la plus connue. La démence à corps de Lewy, la démence vasculaire qui survient suite à un AVC, la démence fronto-temporale et la démence associée au VIH sont ses variantes. De nombreux malades souffrent d’une association de ces formes et d’Alzheimer, qui touche de 60 à 80 % des patients. La démence secondaire ou syndrome confusionnel résulte d’autres troubles ou d’effets secondaires de médicaments.
Quels sont les symptômes ?
Différents selon le patient, ils peuvent se caractériser de la manière suivante :
- difficultés à mémoriser : événements, choses quotidiennes, oubli de choses importantes, des étapes d’un processus ;
- troubles du comportement et de la personnalité : psychoses, altération de l’humeur, agitation, anxiété… ;
- difficulté à résoudre certains problèmes et à exécuter des tâches familières ;
- désorientation dans l’espace et le temps ;
- incompréhension auditive et visuelle entraînant une confusion ;
- troubles du langage : difficultés d’élocution ou d’écriture ;
- trouble de la conscience, du jugement, de la vigilance et de la concentration ;
- hallucinations, paranoïa et délire.
Les troubles de la mémoire caractérisent la démence sénile ; le trouble confusionnel affecte surtout l’attention. La démence est progressive et situer précisément son apparition est difficile. Mais si la mémoire s’amoindrit chez tous les individus avec le vieillissement, elle n’est pas nécessairement un signe de démence, n’altérant pas l’aptitude à réaliser des tâches familières.
À un stade avancé, la démence est fatale : les organes ne fonctionnent plus car les fonctions cérébrales sont détruites.
Quelles sont les causes de la démence sénile ?
La démence est le résultat de la dégradation des cellules cérébrales qui ne communiquent plus. La cause est génétique ou physiologique, liée aux habitudes de vie, à l’environnement. Selon la partie du cerveau touchée, les effets sont différents. La démence est aussi une conséquence de la maladie de Parkinson, de Creutzfeldt-Jakob, un traumatisme crânien ou une tumeur. L’alcoolisme et la toxicomanie peuvent provoquer une démence réversible, comme la sclérose en plaque, des maladies auto-immunes, des encéphalites, ou encore la présence de toxines. À noter : certains médicaments provoquent aussi une démence.
Sur le constat des symptômes et des antécédents médicaux, un examen clinique, des analyses sanguines, des examens d’imagerie du cerveau et des tests cognitifs servent à confirmer la démence sénile et en identifier la cause.
Que faire en cas de démence sénile ?
Prévention
Parce que la démence et la maladie d’Alzheimer portent de lourds préjugés, les patients peuvent tenter de cacher leur état. Exercer la plus grande vigilance est crucial pour repérer les signes puis consulter rapidement pour les comprendre car ils peuvent être communs à d’autres pathologies guérissables et réversibles (traumatisme crânien, hématome sous-dural, hypothyroïdie…), même si le patient est âgé.
La protection de la santé cardio et cérébro-vasculaire est l’un des piliers de sa prévention en raison de l’importance du système vasculaire pour le fonctionnement cérébral. À cet égard, avoir une alimentation saine joue un rôle bénéfique sur le cœur et le cerveau.
Toute stimulation intellectuelle réduit les risques de démence :
- lecture,
- pratique de langues étrangères,
- mots croisés et jeux de société,
- scrabble et exercice des centres d’intérêt sont favorables à une bonne santé cérébrale.
Quand la maladie apparaît, on peut les poursuivre en les adaptant. L’activité physique améliore le sommeil, les capacités motrices et oxygène mieux le cerveau. Les liens sociaux ne doivent pas être rompus car l’isolement aggrave la maladie.
Traitement
La démence évolue différemment selon les formes et les individus, sur une période allant de 2 à 10 ans.
On ne peut traiter la démence sénile : le traitement n’est que palliatif pour protéger les capacités cognitives. Il vise aussi à atténuer les symptômes, mais il ne ralentit pas ni n’enraye la démence. Dans le cas de la maladie d’Alzheimer, une trop forte concentration de protéines dans le cerveau nuit à la production et au rôle de l’acétylcholine, un neurotransmetteur. Son traitement combat sa dégradation.
Si le malade souffre de pathologies causant ou aggravant une démence, on les traite. Si la démence évolue vite, on gère la perte du sommeil et de la mobilité, la dépression. Le patient a besoin d’une aide constante car il éprouve des difficultés à :
- s’habiller,
- manger,
- aller aux toilettes ou se laver.
Les troubles du comportement conduisent au placement en maison de santé dans la moitié des cas.
Enfin, quand le maintien à domicile est impossible, il faut programmer l’entrée en hébergement spécialisé. Accompagnés par du personnel soignant formé, les malades peuvent vivre dans un environnement stable, stimulant et sécurisé. L’adaptation à un nouvel environnement peut être difficile et temporairement aggraver la maladie, mais les choses s’apaisent.
L’accompagnement des personnes atteintes de démence par Amelis inclut des activités adaptées pour stimuler l’esprit, une aide dans les routines quotidiennes et un soutien émotionnel constant, ce qui peut aider à ralentir la progression de la maladie et à améliorer la qualité de vie.