Syndrome de Korsakoff : quelles prises en charge possibles ?
Le Syndrome de Korsakoff est une maladie neurodégénérative, également appelée trouble neurocognitif lié à l’alcool, est provoquée par une importante carence en vitamine B1 (thiamine). Les dommages causés au cerveau engendrent de graves conséquences sur la mémoire, la vision ou encore la coordination des mouvements. Faisons le point sur le syndrome de Korsakoff, l’espérance de vie des malades et les traitements possibles, ainsi que les manières de prévenir cette pathologie.
Qu’est-ce que le syndrome de Korsakoff ?
Cette pathologie est aussi connue sous l’appellation syndrome de Wernicke-Korsakoff, environ 80% des malades développant en premier lieu une maladie nommée encéphalopathie de Wernicke. Lorsqu’elle n’est pas traitée, celle-ci entraîne un état de confusion très marqué, le syndrome de Korsakoff provoquant ensuite une amnésie sur le long terme.
Souvent en lien avec un alcoolisme chronique, cette maladie peut également être causée par des carences ou des troubles alimentaires. Le syndrome de Korsakoff a de lourdes conséquences sur le quotidien et les relations sociales, avec des symptômes tels qu’une désorientation et des troubles cognitifs. Parmi les organes touchés, le cerveau est particulièrement atteint quand l’alcoolisme est en cause : l’une des principales origines de démence précoce (survenant avant 65 ans) est ainsi due aux effets de l’alcool.
Généralement provoqué par une carence en vitamine B1, le syndrome de Korsakoff peut être pris en charge dans sa phase aiguë et présenter un pronostic assez favorable. Si la pathologie devient chronique, les traitements seront en revanche moins efficaces. Le sevrage alcoolique et des séances de rééducation seront essentiels au senior pour conserver une qualité de vie optimale.
Quels symptômes caractérisent la maladie ?
Ce syndrome se traduit par des troubles de la mémoire très marqués, alors que les aptitudes sociales et intellectuelles sont beaucoup moins impactées. Parmi les signes caractéristiques, citons :
- L’amnésie à court terme : la personne ne parvient pas à se souvenir des évènements écoulés il y a quelques minutes : il s’agit ici d’amnésie antérograde, où le patient peut parfois se souvenir d’un lointain passé mais pas de ce qui vient de survenir. Afin de compenser cette perte de mémoire, le senior peut alors fabuler et inventer des évènements.
- La désorientation spatio-temporelle : le malade rencontre des difficultés à se repérer dans le temps et dans l’espace.
- L’impression de connaître des proches : le patient croît connaître la personne avec laquelle il discute, même s’il ne l’a jamais rencontrée auparavant. Il s’agit de « fausse reconnaissance », le senior étant capable d’échanger de manière cohérente en étant persuadé d’être avec une personne familière.
- Des troubles de la compréhension : trouvant difficilement les mots adaptés, le malade a aussi du mal à comprendre les renseignements donnés ou à assimiler de nouvelles informations.
- Des troubles du comportement : d’humeur changeante, la personne peut se trouver dans un état apathique, où elle montrera très peu d’émotions, puis se montrer très loquace à d’autres moments.
- Ne pas être conscient de ses difficultés : nommé « anosognosie », ce symptôme est fréquent chez les patients touchés par le syndrome de Korsakoff, de la même façon que chez les malades d’Alzheimer, qui n’ont pas conscience qu’ils oublient.
Syndrome de Korsakoff : quelles sont les causes et les facteurs de risque ?
Si ce trouble neurologique dépend de multiples facteurs, la principale cause de son apparition est une carence en vitamine B1. Le cerveau a besoin de la thiamine pour fonctionner normalement, et l’alcoolisme provoque sur le long terme des troubles de l’absorption de cette vitamine. Il a également été démontré qu’une alimentation déséquilibrée, ainsi que certaines mutations génétiques, entraînent un risque plus élevé d’être confronté au syndrome de Korsakoff.
Un examen clinique permet au médecin de poser un diagnostic, une analyse de sang complémentaire pouvant être prescrite pour confirmer la carence en vitamine B1. Les symptômes peuvent largement s’atténuer si le senior est traité suffisamment tôt, afin d’empêcher la progression de la maladie. Pour cela, le traitement consiste à augmenter le taux de vitamine B1 dans l’organisme grâce à l’administration de suppléments. En parallèle, il est essentiel que la personne ait un soutien adapté en cas d’alcoolisme chronique, qu’elle adopte une alimentation saine et qu’elle s’hydrate suffisamment.
Lorsque le malade est à un stade avancé du syndrome de Korsakoff, les dommages causés au cerveau sont irréversibles et on ne peut retrouver les capacités qui ont été perdues. Ceci dit, il reste possible d’accompagner ces personnes vers un sevrage, et l’ergothérapie est une aide possible pour aider le senior à mobiliser ses ressources restantes pour mieux vivre son quotidien.
Comment prévenir et accompagner ce type de démence ?
La prévention du syndrome de Korsakoff implique une abstinence totale envers l’alcool, ainsi qu’un régime riche en vitamines B1 : celle-ci est notamment présente dans :
- les céréales complètes,
- les oranges,
- les épinards,
- les haricots secs,
- la viande ou encore le lait.
Ce syndrome est une forme de démence pouvant entraîner une perte d’autonomie, et les personnes atteintes doivent parfois être prises en charge par des professionnels. Il faut en effet savoir comment se comporter avec les malades, mettre en place un environnement adapté et une communication simplifiée. Les proches comme les professionnels de santé doivent se montrer impliqués, chacun à leur niveau afin que le senior se sente sécurisé et soutenu socialement.
Selon l’ampleur des symptômes, le maintien à domicile peut être remis en cause. La qualité de l’alimentation et la consommation d’alcool sont plus faciles à contrôler au sein d’une structure, ou avec un accompagnant professionnel au quotidien. Les aides à domicile représentent une alternative pour les personnes atteintes du syndrome de Korsakoff, en les soutenant en douceur dans toutes les tâches courantes. Cuisine, ménage, toilette et aide à la prise de médicament sont alors largement facilités, pour le malade comme pour ses proches aidants.
Le syndrome de Korsakoff s’avère bien souvent lourd à porter et handicapant pour la personne atteinte. Selon le souhait du malade et de sa famille, un accompagnement à domicile reste possible : un auxiliaire de vie pourra assurer la surveillance et la sécurité, prévenant tout risque de chute ou d’accident, et tenir compagnie au senior afin de lui permettre de rester actif. Il est important pour les malades de continuer à se sentir intégrés, notamment en ayant la possibilité de participer à certaines activités sociales. L’aide à domicile aura aussi un rôle de soutien émotionnel, en aidant le patient à surmonter son anxiété ou ses périodes de découragement. Côtoyer un proche atteint de démence nécessite d’être informé, de comprendre la maladie et ses effets : n’hésitez pas à prendre conseil, de nombreux professionnels de santé sont à même de vous orienter et vous rassurer sur la marche à suivre.