cancer de la prostate

Cancer de la prostate : définition, symptômes & traitements

Plus de 60 000 nouveaux cas de cancer de la prostate sont recensés chaque année en France. Premier cancer masculin, il évolue lentement et reste localisé dans 80% des cas. L’âge moyen des patients diagnostiqués pour cette maladie se situe entre 65 et 70 ans. Qu’est-ce que le cancer de la prostate ? Quels sont les causes, les symptômes, et les traitements liés à cette maladie ?

Qu’est-ce que le cancer de la prostate ?

La prostate est une glande de l’appareil reproducteur masculin. Située sous la vessie et devant le rectum, la prostate produit le liquide prostatique, un des composants du sperme. 

Le cancer de la prostate implique la présence de cellules cancéreuses dans la glande prostatique. La gravité du cancer dépend de l’étendue de la tumeur et du type de cellules cancéreuses. La tumeur demeure localisée et se développe lentement la plupart du temps. Mais elle peut dans certains cas s’étendre aux organes voisins, tels que la vessie, le rectum, ainsi que les os.

Il existe plusieurs type de cancers de la prostate. L’adénocarcinome (un cancer issu du tissu glandulaire) est la forme la plus courante, représentant 95% des cas. La gravité du cancer dépend du stade d’avancement de la maladie :

  • 1er stade : la tumeur est localisée dans la glande prostatique ;
  • 2e stade : elle grossit localement. Les premiers symptômes apparaissent ;
  • 3e stade : les cellules cancéreuses atteignent les ganglions lymphatiques ;
  • 4e stade : le cancer devient métastatique lorsqu’il s’étend à d’autres organes.

Bien que le cancer de la prostate soit le premier cancer masculin devant celui du poumon et du côlon, son incidence diminue de 6% et sa mortalité de 4% en moyenne depuis quelques années.

cancer de la prostate
Cancer de la prostate

Quelles sont les causes du cancer de la prostate ?

Les causes du cancer de la prostate ne sont toujours pas connues. Cependant, certains facteurs de risque ont pu être identifiés.

L’âge : c’est le facteur prédisposant le plus clairement identifié. Le cancer de la prostate est le cancer de l’homme âgé. Rare avant 45 ans, sa fréquence augmente régulièrement avec l’âge. Un diagnostic sur cinq est posé entre 70 et 74 ans.

Les facteurs génétiques : l’origine ethnique et l’hérédité sont également des causes probables du cancer de la prostate. Répandue en Europe du Nord et de l’Ouest, cette pathologie est moins fréquente au sein des populations d’Asie, d’Afrique ou d’Amérique du Sud. Un facteur héréditaire peut être incriminé lorsque au moins trois cas ont été diagnostiqués au sein d’une même famille.

Des gènes dont les mutations prédisposeraient à ce type de cancer ont été identifiés par des chercheurs.

Le régime alimentaire : une consommation trop élevée en graisses, notamment celles issues de viandes rouges, serait susceptible d’augmenter le risque de cancer de la prostate. Une alimentation pauvre en fruits et légumes aurait également une incidence sur le développement de cette maladie.

Les facteurs environnementaux : les polluants chimiques seraient également impliqués dans le développement accru du cancer de la prostate. Mais ces données ne sont pas encore confirmées.

Symptômes et diagnostic

Le cancer de la prostate reste longtemps asymptomatique et peut passer inaperçu pendant de nombreuses années. A un stade avancé, il peut engendrer des troubles urinaires par compression des voies, ainsi que des troubles sexuels :

  • Besoins fréquents et urgents d’uriner ;
  • Difficulté à uriner (besoin de pousser, miction difficile à commencer ou arrêter, jet d’urine faible ou qui s’interrompt) ;
  • Sensation de ne pas avoir vidé sa vessie après avoir uriné ;
  • Brûlure ou douleur en urinant ;
  • Présence de sang dans l’urine ou le sperme ;
  • Dysfonction de l’érection ;
  • Éjaculations douloureuses ;

À noter que ces symptômes peuvent être causés par d’autres maladies de la prostate, non cancéreuses, comme l’hypertrophie bénigne de la prostate (HBP) ou une prostatite.

Lorsque la tumeur s’étend, d’autres symptômes peuvent apparaître :

  • Des douleurs au niveau des os (dos, bassin, jambes) ;
  • Des douleurs sourdes dans le bas-ventre ou le bas du dos ;
  • Une irritation du rectum ;
  • Des oedèmes…
Compression des voies urinaires par le cancer de la prostate
Source : Cancer.be

Le diagnostic

Différentes méthodes permettent de diagnostiquer un cancer de la prostate.

Le toucher rectal est un examen clinique réalisé par le médecin traitant. La palpation de la prostate permet de vérifier son état (prostate anormalement dure, volumineuse, ou présentant des nodules).

Le médecin prescrit également un dosage du PSA (Prostate Specific Antigen), une protéine sécrétée par les cellules de la prostate. En cas de taux élevé, un deuxième dosage est prescrit à quelques semaines d’intervalle. La confirmation du taux par ce deuxième dosage justifie la réalisation d’une biopsie.

Si le toucher rectal est anormal, un urologue réalise des examens complémentaires. Lorsqu’une zone suspecte est repérée et que le dosage du PSA est confirmé, on effectue une biopsie prostatique. L’urologue prélève des fragments prostatiques à l’aide d’une fine aiguille, à différents endroits de la glande. Les échantillons sont examinés au microscope afin de détecter la présence de cellules cancéreuses.

Si la biopsie révèle la présence de cellules cancéreuses, un bilan d’extension est pratiqué pour déterminer l’étendue de la maladie et la présence de métastases.

Les traitements pour lutter contre la pathologie

Plusieurs options thérapeutiques sont envisagées selon l’âge du patient, son état général, et le degré d’évolution du cancer. Après le bilan d’extension, l’équipe médicale de spécialistes définit la stratégie thérapeutique durant la réunion de concertation pluridisciplinaire (RCP).

La surveillance active est décidée, avec l’accord du patient, lorsque la tumeur est asymptomatique et considérée à évolution lente. L’équipe définit sa fréquence. Si on détecte des symptômes ou des signes d’évolution, un traitement est proposé.

La prostatectomie totale consiste en l’ablation chirurgicale de la prostate et des tissus voisins. Les ganglions lymphatiques retirés sont analysés afin d’observer la présence éventuelle de cellules cancéreuses, signe de propagation du cancer dans d’autres organes.

La radiothérapie externe utilise des rayons de forte énergie focalisés sur la tumeur. Alternative à la chirurgie, elle détruit les cellules cancéreuses, tout en épargnant les tissus sains périphériques.

Le traitement hormonal vise à administrer des médicaments qui agissent pour diminuer l’action des hormones masculines, principalement la testostérone. Les cellules cancéreuses sont ainsi privées des hormones mâles qu’elles utilisent pour se développer.

La chimiothérapie est proposée à un stade avancé du cancer, lorsque le traitement hormonal devient inefficace. Elle consiste en l’administration d’agents anticancéreux pour détruire les cellules tumorales ou à les empêcher de proliférer.

Rédaction : Cédric Gonnard

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