Une personne âgée bénéficie de l'accompagnement de son aidant

Accompagnement des aidants : quelles sont les solutions possibles ?

Accompagnant le vieillissement de la population, le nombre d’aidants familiaux augmente en France et avec eux émergent des besoins spécifiques, en matière d’information, de soutien moral, matériel, juridique et financier. Des solutions pratiques existent pour les épauler dans leur rôle.

Qu’est-ce qu’un aidant familial ?

Un aidant familial, aussi appelé proche aidant, est une personne qui accompagne un proche vulnérable dans sa vie quotidienne. L’aidant familial n’est pas un professionnel et il assume par défaut ou par choix cette responsabilité, de manière temporaire ou permanente. 

Les aidants sont environ 11 millions en France, dont 60 % de femmes (1). Leur âge moyen est de 49 ans et 37 % d’entre eux ont entre 50 et 64 ans. Près de 2 aidants sur 3 travaillent en parallèle et 1 sur 2 est salarié.

Ce rôle exigeant a des conséquences sur leur santé, une fatigue et un stress important, une variété des tâches impliquant de nombreuses responsabilités, des répercussions sur leur vie professionnelle, familiale, sociale et pose la nécessité de trouver des solutions de financement. Pour répondre aux besoins d’un nombre croissant d’aidants, de nombreuses structures leur viennent en aide.

Chiffres clés des aidants 2020 - Fondation April
Chiffres clés des aidants 2020 – Fondation April

Interlocuteurs proposant l’accompagnement des aidants

Certains organismes fournissent des solutions à toute personne pourvoyant aux besoins d’un proche âgé :

  • dépendant,
  • atteint d’une maladie chronique invalidante,
  • ou en situation de handicap, quel que soit son âge. 

Elles informent, forment, écoutent et repèrent les besoins,  proposent des solutions de répit pour tout aidant qui le souhaite. Elles coordonnent leur action avec les services d’aide aux personnes en perte d’autonomie (CCAS, MDPH…). Le recours à l’information et à leurs conseils est gratuit. Si la solution comporte l’intervention d’un professionnel (aide à domicile…), elle peut impliquer une participation financière.

Ces plateformes sont notamment :

  • le CCAS, Centre Communal d’Action Sociale, est dédié à l’aide sociale. Il accueille, informe et aide tout demandeur à constituer un dossier d’aide sociale qu’il transmet ensuite à l’autorité en charge. Celle-ci prend une décision sur l’avis du CCAS. Il peut aussi gérer des établissements et services sociaux et médico-sociaux (services d’aide et/ou de soins à domicile, EHPAD…) ;
  • le CLIC : structure départementale, le Centre Local d’Information et de Coordination gérontologique accueille, informe et guide les proches et les personnes âgées sur les aides et les services répondant à leurs besoins. Il informe, coordonne et forme les spécialistes de la gérontologie et du maintien à domicile. Leur nom peut être différent selon les communes ;
  • la MDPH : la Maison Départementale des Personnes Handicapées accueille, informe et conseille les personnes handicapées et leur famille. Elle sensibilise au handicap. Son équipe pluridisciplinaire évalue les besoins des personnes handicapées selon leur projet de vie et y apporte des réponses. La Commission des Droits et de l’Autonomie des Personnes Handicapées décide des mesures d’insertion scolaire, professionnelle et sociale, de l’attribution d’allocations spécifiques (AAH, PCH…) et désigne les établissements ou services concernés, ;
  • la CAF : la Caisse des Allocations Familiale verse l’allocation aux adultes handicapés (AAH), l’allocation d’éducation de l’enfant handicapé (AEEH), l’allocation journalière de proche aidant (AJPA) et l’allocation journalière de présence parentale (AJPP) ;
  • les services d’action sociale des caisses de retraite proposent des services et des aides financières pour maintenir une personne dépendante à domicile et la soutenir dans sa perte d’autonomie. Chacune ayant sa propre offre, il faut se rapprocher de la caisse de retraite de référence à laquelle elle a le plus cotisé ;
  • les mutuelles proposent également des services dédiés aux aidants et aux aidés ;
  • l’Association Française des Aidants, la Maison des aidants, et les associations d’information et d’orientation sur une maladie ou le handicap, comme les associations France Alzheimer, La Ligue Contre le Cancer, France Parkinson ;
  • les conseils départementaux s’acquittent de responsabilités sociales, notamment du droit au répit dans le cadre de l’APA.

Les portails et sites internet existants

Le corps médical et paramédical prenant en charge les soins de la personne âgée dépendante est une ressource indispensable en matière de conseil pour soutenir les aidants et les orienter. Pour aller plus loin, différents acteurs publics et privés ont créé des portails spécialisés  :

  • la référence est pour-les-personnes-agees.gouv.fr : c’est le portail du Ministère de la Solidarité et de la Santé. Selon les besoins, il explique les droits, les aides possibles et les démarches à accomplir pour en bénéficier. Il comprend des annuaires, dont un sur les solutions de répit, les établissements locaux, et des aides à la décision ;
  • des assureurs comme AG2R La Mondiale, qui dispose entre autres d’un forum d’aidants, la MACIF (avec les aidants) et Malakoff Médéric (le site des aidants) ont aussi créé leur propre portail. Pro BTP, assurance du BTP, aborde sur son site “je suis aidant” les problématiques de la téléassistance, des établissements médicalisés, du répit et un agenda d’événements ;
  • l’Association Française des Aidants diffuse conseils et actualités ;
  • la Compagnie des Aidants développe l’entraide entre aidants avec un annuaire, propose un guide de l’aidant et des services comme une bourse d’échange ;
  • NovaSenior est focalisé sur l’hébergement et Fédération PFR met en relation des aidants avec des professionnels et de futures communautés spécialisées sur des thématiques.

Les solutions de maintien à domicile possibles

Pour réaliser le souhait des personnes âgées de rester à domicile le plus longtemps possible en compensant leur perte d’autonomie, les aidants peuvent être accompagnés par différents types de services.

Les Services d’Aide à Domicile (SAAD) tels qu’Amelis proposent des prestations d’entretien du logement, du linge et de préparation des repas, financées par des aides du département ou des caisses de retraites selon l’âge et les revenus de la personne et après étude de ses besoins spécifiques. Ils peuvent faire partie du plan de l’APA ou de la PCH, comme l’assistance aux gestes essentiels du quotidien. 

L’Aide au Maintien à Domicile (AMD) s’adresse aux fonctionnaires retraités dès 55 ans, selon leur situation sociale et leurs besoins sociaux et de santé, évalués par un organisme indépendant. L’État finance partiellement des services d’aide à domicile et d’amélioration de l’habitat favorisant le maintien à domicile. Le retraité pourra participer au plan d’aide, non cumulable avec l’APA, l’AAH ou la PCH.

Le logement contre services est une location gratuite à une personne en échange de son aide quotidienne sur tous travaux domestiques, mais qui porte surtout sur l’aide à la personne et les tâches ménagères :

Il maintient un lien social et intergénérationnel et assure une présence la nuit. L’aidant peut ainsi souffler en étant secondé et rassuré. Proche et locataire sont déclarés auprès de l’URSSAF, la relation est contractualisée et soumise aux obligations d’un contrat de travail.

Des services spécifiques soulagent aussi les aidants en les déchargeant de certaines tâches : 

  • le portage de repas à réchauffer à des personnes ne pouvant plus faire leurs courses ni la cuisine. Il peut être financé quand la personne réunit des conditions d’âge (60 ans si inapte, ou 65 ans) et de revenus, ou par une caisse de retraite. Il peut être intégré dans le plan d’aide de l’APA ;
  • la téléassistance relie une personne âgée à un service d’assistance 24/24, 7/7, en cas de problème survenu à son domicile : chute, accident… Outre l’installation d’un équipement, le bénéficiaire porte un système d’alarme (médaillon, bracelet…) le mettant en relation avec un opérateur pour déclencher une assistance. Selon l’incident, on lui porte secours ou des proches sont prévenus et prennent le relais. Des sociétés, associations, communes et départements proposent la téléassistance sous forme d’abonnement. Les mairies peuvent fournir une aide financière pour en bénéficier ;
  • l’installation d’équipements par un professionnel pour rendre accessible le logement d’un invalide ou un bénéficiaire de l’APA classée en GIR de 1 à 4. Il est financé par crédit d’impôt à hauteur de 25 % maximum, sur un montant de 5000 € ou 10 000 € pour un couple.

Enfin des aides médicales peuvent être prescrites par des médecins : 

  • le SSIAD, service de soins infirmiers à domicile, fait prendre en charge des soins de nursing (changement de pansement, prise de médicaments, toilette…) par la sécurité sociale, coordonnés avec l’intervention d’autres soignants ;
  • le SPASAD, service polyvalent d’aide et de soin à domicile, combine soins infirmiers et aide à domicile pour les plus de 60 ans et les personnes handicapées ;
  • la HAD, ou hospitalisation à domicile fait dispenser des soins chez le patient, même en EHPAD. Toute personne dont l’état de santé justifie une HAD peut en bénéficier si son domicile le permet. Le médecin traitant doit donner son accord car il assume la responsabilité des soins, avec d’autres confrères si nécessaire.

Les solutions pour exercer son droit au répit

Enfin, plusieurs dispositifs s’offrent à l’aidant selon ses besoins et ceux de son proche pour qu’il puisse exercer son droit au répit :

  • de manière régulière dans la journée, l’accueil de jour dans certains EHPAD, en hôpital ou un établissement spécialisé pour recevoir des malades d’Alzheimer ou similaires. Cet accueil les socialise, leur propose des activités selon leur état de santé avec un suivi pluridisciplinaire. Les haltes répit Alzheimer ont vocation à aider l’aidant à souffler durant des moments dans la semaine (1 à 2 journées), et à trouver une écoute. Le CLIC ou des associations peuvent orienter les aidants vers ces haltes non médicalisées ;
  • l’hébergement temporaire est ponctuel ou régulier, jusqu’à 3 mois, en EHPAD ou résidence autonomie selon l’état de santé de l’aidé. Il peut être la solution de transition avant une entrée définitive en maison de retraite ou après une hospitalisation, avant le retour à domicile ;
  • l’accueil familial est une alternative intéressante : une famille accueille temporairement ou définitivement, régulièrement ou ponctuellement une personne dépendante qui conserve ses habitudes, dans le cadre d’un contrat et contre rémunération. La famille agréée par le conseil départemental et formée aux besoins des personnes âgées ou handicapées lui fournit aide et présence de jour et de nuit ;
  • la garde de nuit : une aide passe la nuit au domicile de la personne pour l’assister et la rassurer, ou des associations passent selon les besoins 1 à 3 fois par nuit s’assurer que tout va bien et intervenir si nécessaire (garde itinérante de nuit) ;
  • l’accueil de nuit : en EHPAD, en semaine et weekend, le proche aidé est assisté pour tous ses besoins par des aidants professionnels ;
  • le baluchonnage, pratique québécoise, fait venir une personne à domicile durant quelques heures ou quelques jours pour remplacer l’aidant habituel ;
  • les séjours de vacances pour aidants seuls ou en compagnie de l’aidé et avec une assistance spécialisée, dans des centres de vacances adaptés, sont maintenant proposés par des caisses de retraites, mutuelles, CLIC ou associations.

Sources :

Rédaction : Daniel Seiwert

Spécialiste des thématiques liées aux seniors

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