habitat inclusif personnes âgées et handicapées

L’habitat inclusif pour les personnes âgées et handicapées

Les personnes âgées et handicapées sont nombreuses à vouloir vivre dans un logement adapté à leurs besoins et à choisir avec qui l’occuper. Le but de ce type de logement ? Allier une aide procurée par des services à l’autonomie et à la vie sociale. L’offre d’habitat inclusif est en plein essor pour répondre à ce besoin et prolonger la vie à domicile. Qu’est-ce que l’habitat inclusif, quel projet de vie propose-t-il, avec quel accompagnement et comment en bénéficier ? 

Qu’est-ce qu’un habitat inclusif ?

La loi de 2015 sur l’adaptation de la société au vieillissement a créé un cadre pour développer l’habitat inclusif, formalisé dans la loi ELAN de 2018. C’est une formule de logement principal où les résidants possèdent un espace privatif, partagent des parties communes et un projet de vie sociale. Il respecte l’intimité de chacun tout en bénéficiant du support d’un groupe vivant ensemble. C’est notamment une solution pour les personnes âgées, vulnérables, atteintes de maladies neurodégénératives ou en situation de handicap. Ces habitats sont gérés par des collectivités locales, des mutuelles, ou des associations.

Les formes de logement sont soit un seul habitat partagé avec espaces privés, ou un habitat groupé constitué d’appartements proches unis par des espaces communs. Ils peuvent faire partie d’un ensemble ou être indépendants, rattachés à un parc de logements sociaux ou un ensemble architectural privé. Le nombre de résidants varie généralement entre 5 et 10 personnes.

Les cohabitants partagent un projet de vie auquel ils adhèrent et qu’ils construisent ensemble. Ils peuvent bénéficier d’aides extérieures selon leurs besoins, sur le plan social, médico-social ou sanitaire. Les logements en habitat inclusif sont situés près de commerces, de services et de transports.

Les différents types d’accompagnement des habitants

Ils peuvent faire appel à tous les services indispensables : service d’aide et accompagnement à domicile (SAAD), services de soins infirmiers à domicile (SSIAD), services polyvalents d’aide et de soins à domicile (SPASAD)…

Si les résidants perçoivent la PCH ou l’APA, ils peuvent décider de mettre leurs allocations en commun afin de financer des services pour tous.

Les supports mis en œuvre dans l’accompagnement des habitants

Ils sont matériels et surtout humains :

  • la veille et la sécurisation du domicile : l’objectif est de réduire les risques et mettre en œuvre des moyens de gérer une crise. Outre l’attention des habitants eux-mêmes, cela inclut des prestations spécialisées, des équipements intégrés à la conception du bâtiment et toutes les technologies de la domotique : téléassistance, détecteurs de mouvements, alertes pour raisons médicales…
  • le soutien à l’autonomie des personnes pour les actes de la vie quotidienne, allant de la préparation des repas à l’entretien du logement. Les services peuvent être personnalisés ou mixtes avec des variations selon les besoins individuels ;
  • l’aide à l’inclusion sociale, sous forme d’assistance pour réaliser des démarches administratives, l’information des résidants sur leurs droits et l’accès à l’emploi, la formation, la culture etc.
  • le soutien à la convivialité en capitalisant sur les relations entre les différents habitants et leur cercle proche (voisins, associations…) ainsi que sur l’animation de leur vie quotidienne. Ce dernier volet est important car il est en lien avec le projet de vie sociale partagée.

Le projet de vie sociale et partagée

L‘un des objectifs majeurs de l’habitat inclusif est de lutter contre l’isolement des personnes en perte d’autonomie : la construction et le partage du projet de vie collective des résidants répond à ce besoin. L’un des axes soutenant ce projet est la mise en place d’activités communes à l’ensemble des habitants pour leur satisfaction à long terme.

Le but du projet est donc de faire naître une vie collective au sein du logement partagé, et de créer une dynamique insérant le groupe dans le cadre local de son voisinage, ses commerçants… Des activités régulières pour animer la vie quotidienne peuvent être mises en place (sport, culture, jeux…).

Le projet de vie est décidé avec les habitants par l’organisme privé ou public porteur du projet d’habitat inclusif. Ses principes sont détaillés dans un cahier des charges national. Un salarié animateur aide à le concrétiser et le faire évoluer. Il ne coordonne pas la participation des acteurs du secteur médico-social, mais il s’occupe d’accompagner le collectif des habitants.

Il est axé sur le maintien du lien social : les proches s’intègrent au projet, des associations et bénévoles peuvent y jouer un rôle également.

Bénéficier d’un habitat inclusif

Aucune condition spécifique n’est exigée pour bénéficier de l’habitat inclusif. Si les personnes âgées et handicapées y sont éligibles, les proches aidants peuvent aussi y prendre part. Le choix des personnes est entièrement libre, il n’est lié à aucun dispositif d’orientation sociale ou médico-sociale. Même sans être allocataire de l’APA ou la PCH, une personne âgée ou handicapée peut vivre au sein d’un habitat inclusif. La CDPH considère le projet de vie d’une personne handicapée dans son choix d’attribuer son aide, mais faire le choix de l’habitat inclusif n’y est pas un frein. 

Quand les habitants sont locataires, ils paient un loyer et des charges. Ils sont éligibles aux aides au logement, s’ils remplissent les critères d’allocation. Ces loyers sont conventionnés à l’aide personnalisée au logement (APL). L’Agence Régionale de Santé organise des appels à candidature pour attribuer des financements au projet de vie. Et en 2020, la Caisse Nationale de Solidarité alloue 25 millions d’€ pour financer les projets d’habitat inclusif.

Pour localiser un habitat inclusif, il faut se renseigner auprès des centres d’information locaux dédiés aux personnes vulnérables, tels les CLIC et CCAS, ou via un annuaire. L’offre d’habitat inclusif est actuellement en plein développement.

Rédaction : Équipe Amelis

Rédaction Amelis

Co-rédaction : Daniel Seiwert

Spécialiste des thématiques liées aux seniors

3 Commentaires

  • Je desirerais avoir des renseignements pour la location d’un habitat inclusif , suite à un accident je suis avec une position debout difficile . Je suis en normandie.

    • Bonjour monsieur,

      Nous vous remercions pour votre commentaire.

      Pour savoir s’il existe un projet d’habitat inclusif en Normandie, vous pouvez vous adresser au point d’information local le plus proche de chez vous.

      Pour le trouver, vous pouvez utiliser ce site internet : https://bit.ly/392PBNH et renseigner votre commune, code postal et le rayon dans lequel vous êtes prêt à vous déplacer.

      Les points d’information locaux ont une mission d’accueil, d’écoute, d’information, de conseil et de soutien.

      En espérant vous avoir aidé,

      Bien cordialement,

      L’équipe Amelis

  • Bonjour
    Nous sommes deux aide-soignante et souhaitons ouvrir une maison d’accueil pour personnes âgées dans le var
    Je souhaiterais savoir si vous aviez eu besoin d’un cahier des charges avec des normes pour construire votre logement inclusif
    Bien cordialement
    Mme rebuffel

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