Le docteur mesure la tension d'un homme sujet à l'hypotension artérielle

Hypotension artérielle : causes, symptômes & traitements

L’hypotension artérielle est une condition fréquente chez les personnes âgées. Elle peut affecter la qualité de vie des personnes qui souffrent alors de malaises, et entraîne de nombreuses consultations médicales. Qu’est-ce que l’hypotension ? Quels sont ses différents types, ses symptômes, ses causes et ses traitements ?

Qu’est-ce que l’hypotension artérielle ?

L’hypotension est une tension artérielle anormalement basse. C’est donc l’inverse de l’hypertension. La tension artérielle, ou pression sanguine, est exercée par le sang sur les artères quand il circule dans le corps. 

Elle se mesure par 2 valeurs :

  • la pression systolique est celle du sang éjecté par le cœur dans le système circulatoire. C’est la pression maximale quand le cœur se contracte.
  • la pression diastolique est exercée sur les artères quand le cœur se remplit de sang. C’est la pression minimale quand le cœur est au repos.

La tension artérielle est reflétée par ces 2 valeurs : une tension normale se situe entre 90/60 mmHg et 130/80 mmHg. Ce qui correspond à 90/130 mmHg de pression systolique et 60/80 mmHg de pression diastolique. Sous ce seuil, on est en état d’hypotension. 

Toutefois, selon son activité ou le moment de la journée, la tension évolue. Elle est prise au repos pour être correctement interprétée. Elle est aussi différemment ressentie selon les personnes. Ainsi les sportifs ont généralement une tension basse et un système cardio-vasculaire sain. 

L’hypotension n’est pas une maladie et elle n’est pas mortelle, mais elle influence la qualité de vie et peut révéler la présence d’une autre maladie. Elle touche toutes les tranches d’âge, mais les personnes de plus de 65 ans, les femmes enceintes et les personnes diabétiques en souffrent le plus : il est alors nécessaire de consulter un médecin. 

3 types d’hypotension artérielle

L’hypotension artérielle a pour conséquence de moins bien propulser le sang vers les organes, alors moins bien oxygénés. Elle se manifeste de différentes manières, communément appelées “chute de tension” :

  • L’hypotension orthostatique, ou posturale, est ressentie lorsqu’on change de position corporelle trop brutalement après une période de repos. Par exemple, en se levant le matin : l’afflux de sang vers le cerveau met quelques secondes avant d’être suffisant pour l’irriguer normalement. Surviennent vertiges, troubles de la vue, et même chutes. C’est celle qui survient le plus chez les personnes âgées. Elle touche aussi les personnes atteintes de maladies du système nerveux, comme la maladie de Parkinson ou de dysfonctionnement de la thyroïde.
  • L’hypotension postprandiale intervient après un repas. Le flux sanguin est accaparé par la digestion et ses organes, et la pression sanguine peut baisser entraînant là aussi des étourdissements ou des nausées. Elle touche surtout les diabétiques et les insuffisants rénaux ou cardiaques.
  • L’hypotension intracrânienne est significative d’une baisse du volume sanguin dans la boîte crânienne, pouvant causer des troubles neurologiques.

Symptômes de l’hypotension

L’hypotension ne s’accompagne pas toujours de signes avant-coureurs. La personne ressent le plus souvent une fatigue, voire une faiblesse musculaire, des étourdissements. Elle peut :

  • éprouver un trouble de la vue (un voile noir devant les yeux) ;
  • perdre l’équilibre et tomber si elle est debout ;
  • avoir des nausées, des palpitations cardiaques ou une perte de connaissance : c’est le cas durant un malaise vagal (une perte de connaissance brève). 
Infographie présentant les différents symptômes de l'hypotension artérielle
Symptômes de l’hypotension artérielle – Source : creapharma.ch

Causes de l’hypotension artérielle

Tout événement affectant le volume sanguin peut causer l’hypotension artérielle : par exemple une hémorragie ou la déshydratation. Cette dernière est à surveiller chez les personnes âgées qui sont moins sensibles à la soif. De manière similaire, la consommation d’alcool déshydrate et peut causer une baisse de tension. Le cannabis a les mêmes effets sur la pression artérielle. L’anémie entraîne aussi une hypotension et doit être traitée. 

Certaines maladies, comme la maladie de Parkinson ou la sclérose en plaques, perturbent la tension artérielle : elles affectent le système nerveux autonome (ou système neurovégétatif) qui intervient dans sa régulation via des récepteurs détectant la pression artérielle. Il en est de même pour des maladies de la thyroïde : celle-ci produit des hormones régulant la pression sanguine. Le dysfonctionnement des glandes surrénales conditionnant l’activité des reins peut aussi induire une hypotension.

Lutter contre une maladie infectieuse, ou une forte allergie déclenchant un choc anaphylactique (réaction allergique immédiate) provoque une forte dilatation des vaisseaux sanguins et une diminution du flux sanguin.

Certains médicaments peuvent causer une hypotension s’ils sont trop fortement dosés. C’est le cas des hypotenseurs qui luttent contre l’hypertension, avec un effet diurétique qui diminue le volume sanguin. Aussi, les anxiolytiques et les antidépresseurs peuvent diminuer la tension artérielle.

Infographie présentant les différentes causes de l'hypotension artérielle
Causes de l’hypotension artérielle – Source : creapharma.ch

Traitements de l’hypotension

Les traitements sont à la fois médicamenteux pour agir sur le volume sanguin et le système nerveux, et non-médicamenteux.

Traitements médicamenteux

Les traitements médicamenteux sont prescrits lorsque les précautions ne suffisent pas à améliorer les symptômes des patients hypotendus.

  • la fludrocortisone : elle augmente le volume sanguin, et elle est souvent prescrite chez les patients atteints de la maladie de Parkinson et les diabétiques ;
  • la midodrine : elle est prise après le lever dans le cas d’hypotension orthostatique persistant malgré les précautions et plusieurs fois dans la journée ;
  • la pyridostigmine en cas d’hypotension légère, stimule le tonus vasculaire.

Traitements non-médicamenteux

Une bonne hydratation, avec absorption d’1,5 à 2 litres d’eau par jour, et notamment un demi-litre le matin avant le lever, assure que le volume sanguin fait face aux besoins de l’organisme. 

Il faut également veiller à ce que son alimentation soit suffisamment salée. Le complément peut être apporté grâce à des comprimés de sel. Cette précaution est toutefois contre-indiquée dans le cas des insuffisants cardiaques.

Le port de bas de contention régule la circulation sanguine en limitant l’afflux subit de sang dans les jambes quand la personne se lève. La contention abdominale peut être également conseillée.

Enfin, l’exercice physique augmente la tolérance à la station debout. 30 minutes par jour environ d’activité modérée comme la marche rapide, le vélo ou le jardinage par exemple sont conseillés.

Rédaction : Cédric Gonnard

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