Personne âgée et froid : comment s’en prémunir hiver comme été ?
La sensation de froid est un signal d’alerte pour l’organisme. De cette sensation découle un processus physiologique qui permet au corps de s’adapter naturellement à une baisse de température potentiellement dangereuse pour la santé. Avec l’âge, le métabolisme ralentit et devient moins efficace pour maintenir la température corporelle idéale de 37°C. Chez les personnes âgées, la température corporelle peut perdre jusqu’à 1°C et ainsi atteindre les 36°C. Il est important de maintenir la température du corps afin de ne pas engendrer d’autres pathologies pouvant fragiliser davantage la personne âgée. Focus sur les risques liés au froid et les manières de s’en prémunir.
Pourquoi certaines personnes âgées ont toujours froid ?
Le vieillissement diminue la capacité de l’organisme à s’adapter au froid. Plusieurs causes physiologiques en sont responsables :
L’hypothalamus, une petite glande située dans le cerveau, a pour principale fonction de réguler la température du corps. Mais avec l’âge, son efficacité diminue, ce qui engendre d’autres dysfonctionnements.
Le phénomène de vasoconstriction est moins efficace chez les seniors car les vaisseaux sanguins s’altèrent au fil du temps. Leur capacité à se contracter pour garder le sang près des organes vitaux est donc plus laborieuse.
La fonte musculaire et graisseuse amincit la couche isolante sous la peau. Les seniors perdent progressivement leur barrière de protection contre le froid, ce qui les rend plus vulnérables en cas de faible température.
Les pathologies liées à l’âge peuvent également impacter la capacité du corps à maintenir une température correcte. Les troubles cardiovasculaires, l’hypothyroïdie, ainsi que les maladies invalidantes impactant la mobilité (arthrose, paralysie post AVC…), impactent fortement le métabolisme et perturbent le processus de régulation thermique du corps.
Enfin, certains comportements de vie peuvent aggraver le refroidissement, comme une mauvaise alimentation, la déshydratation, la prise de certains médicaments, la consommation d’alcool, le port de vêtements inadaptés, ou encore les économies de chauffage…
Quels sont les risques d’avoir toujours froid quand on est une personne âgée ?
Être sensible au froid est plutôt bon signe. Cela signifie que le corps est en capacité d’alerter sur un potentiel danger et de réagir en conséquence. Or, chez les personnes âgées, la sensation de froid est moins ressentie. Cela peut être dangereux car elles n’ont pas toujours conscience que leur organisme se refroidit. Cette situation peut provoquer divers troubles, pouvant aller jusqu’à l’hypothermie dans des cas extrêmes.
Le froid augmente la pression artérielle (tension) et peut entraîner des troubles cardiovasculaires (infarctus du myocarde, accident vasculaire cérébral…).
Il aggrave les maladies respiratoires, provoquant davantage d’hospitalisations en période hivernale.
Le corps à plus de difficultés pour lutter contre les virus et les bactéries en situation de froid. La personne âgée est donc davantage exposée aux infections virales, comme la grippe par exemple.
Les engelures sont également des maux d’hiver courants dont souffrent principalement les seniors. Ce sont des rougeurs (similaires à des brûlures), localisées principalement au niveau des extrémités. En plus d’être douloureuses, elles provoquent parfois des engourdissements au niveau des pieds, ce qui augmente les risques de chutes et de fractures chez la personne âgée.
L’hypothermie est la conséquence la plus grave. À ce stade, cela signifie que l’organisme a été exposé trop longtemps au froid. La température corporelle peut atteindre les 35°C, ce qui peut engendrer des troubles métaboliques graves. Certaines fonctions vitales peuvent être touchées, et même provoquer le décès.
Que faire en hiver pour se prémunir du froid ?
L’état de santé de la personne âgée ainsi que son environnement vont plus ou moins l’exposer au danger du refroidissement. Des mesures préventives sont envisageables selon sa situation (maladie, lieu de vie, saison…). Il convient d’être particulièrement vigilant en saison hivernale, et d’agir sur plusieurs aspects :
Une alimentation équilibrée et suffisamment riche en bons nutriments (vitamines, fibres, sels minéraux, protéines…) est fondamentale pour aider le métabolisme à assurer ses fonctions vitales, dont le réchauffement de l’organisme. Les repas doivent être de préférence chauds, légers, fréquents et réguliers. Une bonne hydratation est également cruciale. Attention à l’alcool qui disperse la chaleur corporelle contrairement aux idées reçues.
La température du logement doit se situer idéalement entre 19 et 22°C. En raison d’une perception erronée de la température chez les personnes âgées, il convient de vérifier régulièrement que l’espace de vie est suffisamment chauffé. L’utilisation d’un thermostat réglable et programmable peut être envisagé pour s’assurer de la stabilité de la température.
Le port de vêtements confortables et adaptés pour l’hiver sont également de rigueur. Certaines matières permettent davantage de garder la chaleur. En extérieur, il est conseillé de porter autant que possible des accessoires de type :
- bonnet,
- écharpe,
- foulard,
- gants,
- chaussettes épaisses…
Cela évite la déperdition de la chaleur corporelle par les extrémités, et protège notamment des engelures. Les chaussettes ont également leur utilité en intérieur.
L’activité physique aide l’organisme à se réchauffer. Il est important de se mouvoir tous les jours. Même quelques mouvements simples pratiqués à la maison auront leur utilité. La marche en extérieur est recommandée si le temps le permet (les fortes variations de température sont à éviter dans la mesure du possible).
Des visites plus fréquentes en hiver sont essentielles afin d’approvisionner la personne âgée, et de garder un œil sur son état de santé. Certains signes peuvent alerter, comme :
- les engelures,
- la perte de vivacité,
- la confusion mentale…
L’aidant familial peut se faire accompagner par un auxiliaire de vie, dont le rôle est primordial en période hivernale. Ce professionnel sera en mesure d’adopter et de préconiser les bons gestes. Il pourra également détecter plus facilement les éventuels problèmes.
5 Commentaires
Merci pour les informations que j’ai pu obtenir , grâce à cela je comprend mieux l’état de ma mère et je l’aiderais à mieux prendre soin d’elle.
A 90 ans , il dort avec 3 couettes superposées, sans jamais avoir la sensation de trop chaud.Cela a t il des inconvénients. Dois je laisser faire ?
Bonjour,
À 90 ans, chaque personne peut ressentir la température de manière différente, et il est normal que les préférences en matière de chaleur varient d’une personne à l’autre. Si votre proche se sent à l’aise avec trois couettes superposées et ne signale aucun problème de surchauffe, cela peut être une solution qui lui convient.
Cependant, il est également important de veiller à sa sécurité et à son bien-être. Assurez-vous que la superposition des couettes ne crée pas une accumulation excessive de chaleur, ce qui pourrait potentiellement causer des problèmes de santé tels que la déshydratation ou l’insomnie.
Si vous avez des préoccupations quant à l’utilisation de trois couettes superposées, il pourrait être utile de consulter son médecin ou un professionnel de la santé. Ils pourraient fournir des conseils spécifiques en fonction de la santé et des besoins individuels de votre proche. Dans tous les cas, la communication ouverte avec votre proche et son professionnel de la santé est essentielle pour s’assurer qu’il reste confortable et en sécurité.
Cordialement,
L’équipe Amelis.
Bonjour,
Nous avons 78 ans, mon épouse et moi. Nous vivons dans un appartement de 65 m2 au 2ème étage d’une copropriété qui en compte 3. C’est un bâtiment d’une quinzaine d’années donc relativement récent et isolé. Bien que le régulateur d’ambiance indique 23°, nous avons toujours froid surtout mon épouse qui est atteint de la maladie d’Alzheimer. Aussi les conseils voire la réglementation qui fixe la T° à 19° me semble peu réaliste envers les personnes âgées. Je pense que les EPHAD chauffent à 23 ou 25°ou alors si c’est à 19° si c’est pour réguler leur capacité d’accueil… C’est un problème de plus en plus prégnant au regard du vieillissement de la population tant à domicile qu’en établissement et d’autant plus avec les coûts des énergies.
Bonjour,
Il est vrai que les conseils de maintenir une température de 19° peuvent sembler peu réalistes pour certains, notamment les personnes âgées qui ont souvent besoin de plus de chaleur pour se sentir à l’aise. En EHPAD, les températures sont généralement plus élevées pour assurer le confort des résidents, souvent autour de 22 à 24°.
Voici quelques suggestions pour améliorer votre confort thermique :
Isolation : Assurez-vous que votre appartement est bien isolé, même si le bâtiment est relativement récent. Vérifiez les fenêtres et les portes pour d’éventuelles fuites d’air et envisagez des rideaux thermiques.
Humidité : Parfois, un taux d’humidité adéquat peut influencer la sensation de chaleur. Utilisez un humidificateur si l’air est trop sec.
Chauffage d’appoint : Utilisez des chauffages d’appoint dans les pièces où vous passez le plus de temps, tout en prenant soin de respecter les consignes de sécurité.
Vêtements chauds : Portez des couches de vêtements chauds et confortables pour aider à maintenir votre chaleur corporelle.
Vérification de la chaudière : Faites vérifier votre système de chauffage par un professionnel pour vous assurer qu’il fonctionne de manière optimale.
Aides sociales et médicales : Renseignez-vous sur les aides disponibles pour les personnes âgées ou malades, qui pourraient inclure des subventions pour le chauffage.
Nous vous encourageons également à contacter votre médecin ou un spécialiste de la gériatrie pour obtenir des conseils adaptés à votre situation spécifique.
Cordialement,
L’équipe Amelis